Certes l'Etat est un bienfait pour les hommes mais il laisse apparaĂźtre des contradictions et peut ĂȘtre porteur du mal. En effet, l'Etat garantit le respect de l'Ă©galitĂ© et de la libertĂ© dans la dĂ©mocratie mais il demande en contre-partie un renoncement partiel Ă  cette libertĂ© et l'obĂ©issance Ă  une autoritĂ©. Texte de Rousseau Ce qu’il y a de plus nĂ©cessaire, et peut-ĂȘtre de plus difficile dans le gouvernement, c’est une intĂ©gritĂ© sĂ©vĂšre Ă  rendre justice Ă  tous, et surtout Ă  protĂ©ger le pauvre contre la tyrannie du riche. Le plus grand mal est dĂ©jĂ  fait, quand on a des pauvres Ă  dĂ©fendre et des riches Ă  contenir. C’est sur la mĂ©diocritĂ© seule que s’exerce toute la force des lois ; elles sont Ă©galement impuissantes contre les trĂ©sors du riche et contre la misĂšre du pauvre ; le premier les Ă©lude, le second leur Ă©chappe ; l’un brise la toile, et l’autre passe au travers. C’est donc une des plus importantes affaires du gouvernement, de prĂ©venir l’extrĂȘme inĂ©galitĂ© des fortunes, non en enlevant les trĂ©sors Ă  leurs possesseurs, mais en ĂŽtant Ă  tous les moyens d’en accumuler, ni en bĂątissant des hĂŽpitaux pour les pauvres, mais en garantissant les citoyens de le devenir. Les hommes inĂ©galement distribuĂ©s sur le territoire, et entassĂ©s dans un lieu tandis que les autres se dĂ©peuplent ; les arts d’agrĂ©ment et de pure industrie favorisĂ©s aux dĂ©pens des mĂ©tiers utiles et pĂ©nibles ; l’agriculture sacrifiĂ©e au commerce ; le publicain rendu nĂ©cessaire par la mauvaise administration des deniers de l’État ; enfin la vĂ©nalitĂ© poussĂ©e Ă  tel excĂšs, que la considĂ©ration se compte avec les pistoles, et que les vertus mĂȘmes se vendent Ă  prix d’argent ; telles sont les causes les plus sensibles de l’opulence et de la misĂšre, de l’intĂ©rĂȘt particulier substituĂ© Ă  l’intĂ©rĂȘt public, de la haine mutuelle des citoyens, de leur indiffĂ©rence pour la cause commune, de la corruption du peuple, et de l’affaiblissement de tous les ressorts du gouvernement » Rousseau, Discours sur l’Économie politique, 1755 Analyse du texte avec en italique les Ă©lĂ©ments critiques avec en surlignĂ© bleu les 4 Ă©lĂ©ments d’une introduction d’explication de texte ; ces parenthĂšses ne doivent bien sĂ»r ne pas apparaĂźtre dans une introduction Si les hommes ont acceptĂ© de se soumettre Ă  l’État, c’est parce qu’il y avait avantage soit la protection, soit la libertĂ©. Le rĂŽle de l’État est de faire en sorte que les libertĂ©s puissent coexister et que l’inĂ©galitĂ© naturelle des hommes sont compensĂ©e par une Ă©galitĂ© en droits et devant la loi. Pour certains penseurs libĂ©raux, l’État doit s’arrĂȘter lĂ , n’assurer que l’ordre et la justice, mais pour d’autres penseurs politiques, comme Marx , une Ă©galitĂ© formelle, en droits, n’est qu’une façade s’il n’y a pas Ă©galitĂ© matĂ©rielle, d’oĂč sa politique Ă©conomique d’abolition de la propriĂ©tĂ© privĂ©e. Aussi on peut se demander quelles doivent ĂȘtre les fonctions de l’État et jusqu’oĂč il se doit de corriger les inĂ©galitĂ©s? C’est le problĂšme dont traite ce texte Rousseau, dans cet extrait du Discours de l’économie politique de 1755, objet de notre explication, soutient que l’État ne doit pas se contenter de veiller Ă  l’égalitĂ© des droits et devant la loi, il doit aussi se prĂ©occuper des inĂ©galitĂ©s socio-Ă©conomiques. C’est la rĂ©ponse de l’auteur sur cette question C’est sur cette thĂšse que s’ouvre aux lignes 1 et 2 sa rĂ©flexion, thĂšse justifiĂ©e par le lien Ă©troit entre Ă©galitĂ© en droits et Ă©galitĂ© de fait, soulignĂ© aux lignes 2 Ă  4. Excluant un certain type de politique aux lignes 4 Ă  7, il va proposer des mesures Ă  la fois Ă©conomiques, politiques et morales pour prĂ©venir ses inĂ©galitĂ©s menaçant les droits et devoirs de chacun. C’est le plan du texte qui sera le plan de l’explication du texte Tout en explicitant sa position, nous pourrons nous demander si elle est justifiĂ©e et suffisante. ce sera l’axe critique de l’explication – L’extrait s’ouvre donc aux lignes 1 et 2 sur une dĂ©finition des missions de l’État. Elles ont prĂ©sentĂ© comme difficiles Ă  remplir et comme ce qu’il y a de plus nĂ©cessaire ». Le nĂ©cessaire, c’est ce qui ne peut pas ne pas ĂȘtre , ce qui s’oppose au contingent. On peut donc penser que pour Rousseau qu’elles dĂ©coulent de la nature mĂȘme de l’État. C’est ce qu’on comprend bien pour la premiĂšre des missions. Si les hommes ont acceptĂ© de se soumettre Ă  l’autoritĂ© de l’État , c’est parce qu’il le jugeait nĂ©cessaire, pour mettre un terme aux rapports de force fondĂ©s sur l’inĂ©galitĂ© c’était l’hypothĂšse de Hobbes ou pour que chacun soit protĂ©gĂ© par la force commune ce sera l’hypothĂšse de Rousseau en 1762 dans son Contrat. Dans les deux cas, il faut qu’il y ait Ă©galitĂ© devant la loi, pour que personne ne soit lĂ©sĂ© et chacun Ă©galement protĂ©gĂ©. Par contre concernant la seconde mission, protĂ©ger le pauvre contre la tyrannie du riche », on peut penser que cette mission n’est pas directement Ă  la charge de l’État. Si le riche est Ă©gal devant la loi et en droits avec le pauvre, alors la l’égalitĂ© et par lĂ  la justice associĂ©e naturellement au droit et Ă  l’égalitĂ© rĂšgne. L’égalitĂ© devant la loi prĂ©vient, justement de cette tyrannie » du riche. Un tyran est celui qui exerce de maniĂšre abusive son pouvoir et qui surtout est au dessus des lois qu’il impose aux autres. Sous un État juste, il n’y a pas de tyran, tout le monde obĂ©it Ă  la loi et personne n’est au-dessus des lois. Donc corriger l’inĂ©galitĂ© Ă©conomique ne semble pas nĂ©cessaire, l’égalitĂ© devant la loi annule en quelque sorte le jeu des forces entre le fort et le faible. On peut cependant noter que sur ce point Marx sera au XIXĂšme siĂšcle moins affirmatif, les dominants Ă©conomiquement Ă©tant aussi ceux qui dĂ©tiennent le pouvoir et la justice n’est alors que la dĂ©fense de leur intĂ©rĂȘt Ă©rigĂ© en intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Mais mĂȘme si Rousseau ne va pas jusqu’à cette analyse marxiste, il souligne que la seconde mission est tout aussi nĂ©cessaire que la premiĂšre et mĂȘme que la premiĂšre ne peut ĂȘtre remplie sans la seconde. – En effet, aux lignes 2 Ă  4, il explicite cette tyrannie. Quand il y a inĂ©galitĂ©, c’est seulement sur la mĂ©diocritĂ© » que les lois ont force de lois. La mĂ©diocritĂ©, c’est ici l’état de ce qui se situe dans la moyenne, c’est l’état de fortune moyen. Cette classe moyenne, dirait-on aujourd’hui, n’échappe pas aux lois, par contre les classes riches et pauvres y Ă©chappent. Les riches avec leur trĂ©sor » ,ils sont capables de passer au travers des filets de la loi brise la toile » soit parce qu’ils peuvent s’autoriser Ă  la transgresser en payant les amendes si nĂ©cessaires ou Ă  les Ă©viter en achetant des passe-droits, en trouvant bien conseillĂ©s des vides juridiques ou des moyens de la contourner ou d’attĂ©nuer son effet. Les pauvres eux, vivants en marge de la sociĂ©tĂ© , sans logis, sans biens, sont difficiles Ă  contrĂŽler, arrĂȘter ou il est difficile de leur donner ce que la loi leur octroie. Donc les uns et les autres Ă©chappent aux lois, ce qui crĂ©e une inĂ©galitĂ© devant la loi vis-Ă -vis des autres citoyens et entre eux. Donc s’il y a inĂ©galitĂ©s socio-Ă©conomiques; l’État ne peut rendre justice Ă  tous et il revient donc Ă  l’État de prendre en main ses inĂ©galitĂ©s et d’élaborer une politique en ce sens. Mais laquelle? – Rousseau exclut aux lignes 4 Ă  7 , 2 types de mesures qui se recoupent et qui pourraient se rĂ©sumer ainsi prendre aux riches pour donner aux pauvres, ce que soutiennent certaines politiques modernes d’inspiration communiste ou anti-capitaliste. Pour Rousseau, c’est exclu. En ce qui concerne les pauvres, c’est parce qu’il rejette l’idĂ©e d’un simple assistanat pansant les plaies Ă  l’hĂŽpital ou Ă  l’hospice qui accueillait malades et pauvres de la misĂšre, sans la corriger pour autant. Il semble plutĂŽt en appeler Ă  une politique prĂ©ventive qui empĂȘchent les inĂ©galitĂ©s de naĂźtre ou de se creuser, d’oĂč le refus de l’accumulation de richesse, si s’enrichir n’est pas empĂȘchĂ©. En ce qui concerne les riches, on peut imaginer diffĂ©rentes raisons Ă  son refus de les dĂ©possĂ©der respect de la libertĂ© d’entreprendre et de s’enrichir, principe d’égalitĂ© on ne peut dĂ©savantager les uns au dĂ©triment des autres, influence de la thĂ©orie de la main invisible d’Adam Smith selon laquelle l’enrichissement des riches bien qu’égoĂŻste travaille malgrĂ© eux Ă  hausser le niveau, l’idĂ©e que la richesse peut ĂȘtre le fruit lĂ©gitime du travail, etc
En tout cas, l’État ne se doit pas pour autant de se retirer de l’économie et de laisser ses lois rĂ©tablir l’équilibre, il doit intervenir mais pas Ă  la maniĂšre d’un État providence, comme il est apparu dans la pĂ©riode moderne. – Aux lignes 7 Ă  12 en exposant les causes de ces inĂ©galitĂ©s, Rousseau indique implicitement la politique qui lui semblerait adĂ©quate. Il s’agit d’une vĂ©ritable politique gĂ©nĂ©rale, touchant aussi bien au plan de l’organisation du territoire pour Ă©viter la surpopulation et l’exode et donc la raretĂ© du travail ou la non-exploitation de certaines richesse, qu’au plan politique avec une meilleure gestion de l’argent publique et Ă©viter les prĂ©lĂšvements le publicain Ă©tant celui qui relĂšve l’impĂŽt, qu’au plan de la politique Ă©conomique en veillant Ă  l’équilibre entre les diffĂ©rents secteurs primaire agriculture et artisanat et secondaire industrie et en contrĂŽlant le commerce et mĂȘme au plan des mƓurs, que l’argent et les arts d’agrĂ©ment pervertissent en dĂ©tournant de la vertu. On retrouve ici une idĂ©e dĂ©jĂ  prĂ©sente chez Aristote du danger de la volontĂ© d’accumuler l’argent pour l’argent, qui d’un moyen de l’échange, en devient le but; ou chez Saint-Thomas d’Aquin qui voit dans l’épargne un mauvais mĂ©susage de l’argent. Quant Ă  la dissolution des mƓurs par les arts, Rousseau y a consacrĂ© un discours en 1750 pour dĂ©noncer leur effets amollissants et pervers. L’état se doit donc de faire en sorte que les inĂ©galitĂ©s n’apparaissent pas ou sont rĂ©duites et que le profit ne soit pas le seul moteur de la sociĂ©tĂ© qu’il administre. Les derniĂšres lignes du texte souligne Ă  quel point il est nĂ©cessaire aussi bien qu’en un sens un devoir de l’État que d’avoir cette politique gĂ©nĂ©rale sans laquelle non seulement les lois ne peuvent s’appliquer Ă  tous, mais mĂȘme sans lesquelles elles ne peuvent ĂȘtre ce qu’elles doivent Ă  savoir l’expression de la volontĂ© gĂ©nĂ©rale au nom de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, comme le soulignera Du contrat social. Les inĂ©galitĂ©s socio-Ă©conomiques crĂ©ent des intĂ©rĂȘts divergents, contradictoire qui ne peuvent ĂȘtre concilier dans une volontĂ© commune, elles font que les hommes ne pensent qu’à leur intĂ©rĂȘt privĂ© on peut ici au matĂ©rialisme mĂ©diocre des hommes dans les dĂ©mocraties modernes dĂ©noncĂ© par Tocqueville qui laisse au nom de l’égalitĂ© et de la sĂ©curitĂ© des corps et des pieds s’installer une nouvelle forme de despotisme paternelet dĂ©daignent l’intĂ©rĂȘt commun, au nom duquel ils devraient ĂȘtre capables de sacrifier leur intĂ©rĂȘts personnels et elles font enfin que mĂȘme les gouvernants ne sont plus intĂšgres, eux-mĂȘmes corrompus ou expression de cette domination de l’argent et de la richesse , comme le dĂ©noncera Marx. Nous avons donc vu que Rousseau attendait de l’Etat une Ă©galitĂ© en droit mais aussi une rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s de fait par une vĂ©ritable politique socio-Ă©conomico-politico-morale. On peut juger qu’ici l’État outrepasse sa mission, et porte atteinte aux libertĂ©s individuelles, ou qu’il se contente de rĂ©duire, ce qui devrait ĂȘtre Ă©liminĂ©; en tout cas, la position de Rousseau dessine une politique Ă  la fois soucieuse d’une Ă©conomie florissante mais encadrĂ©e par l’État et l’idĂ©e qu’une dĂ©mocratie, c’est d’abord une sociĂ©tĂ© qu’il faut s’efforcer de dĂ©river vers le luxe, le superflu et le triomphe de l’argent est intĂ©ressante, mĂȘme si, lĂ  encore, on peut juger que ce n’est pas Ă  l’État d’éduquer les hommes, et que Rousseau confond 2 domaines Ă  distinguer la politique et la morale, pour permettre au politique de ne pas ĂȘtre angĂ©lique et inefficace comme le soulignait Machiavel et aux hommes d’ĂȘtre libre dans leur vie privĂ©e. BOUDON, BOURDIEU par seko-eco FrançoisSaint-Bonnet, lui, estime que l'Ă©tat d'urgence n'est pas adaptĂ© par sa nature mĂȘme : un Ă©tat d'exception, et donc temporaire. « Or, la situation actuelle s'inscrit hĂ©las dans la ï»ż403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID H9trdBOZvvE1XZPYkX2wo_DU0wrJR4ageLW6cARrG_w986W4McYl2g== ï»żLÉtat : un bien nĂ©cessaire C'est un fait qu'historiquement l'histoire de la succession des rĂ©gimes et des gouvernements semble n'ĂȘtre que l'histoire de l'inĂ©galitĂ©, de la servitude ! catalogue d'arguments La violence existe sous diffĂ©rente formes. Elle peut ĂȘtre individuelle ou Ă©tatique, physique, mentale ou spirituelle
 La violence se dĂ©finit par l’utilisation de force, de pouvoir physique ou psychique afin de contraindre, dominer, protĂ©ger, tuer, dĂ©truire ou endommager. La nĂ©cessitĂ© quand Ă  elle est ce qui ne peut pas ne pas ĂȘtre ou ce qui ne peut pas ĂȘtre autrement. L’expression “un mal nĂ©cessaire” donne dĂ©jĂ  une connotation nĂ©gative Ă  la violence et dĂ©signe un mauvais acte qui doit ĂȘtre fait afin d’atteindre un but considĂ©rĂ© comme juste. Toutefois, la violence existant sous de nombreuses formes, les dĂ©finitions que nous pouvons lui donner ne peuvent qu’ĂȘtre incomplĂštes et pour l’analyser nous ne devons retenir que certains aspects de la dĂ©finition. Certains la rejettent au profit du pacifisme ou au nom du respect des individus, d’autres au contraires pense qu’elle est nĂ©cessaire pour le bien ĂȘtre de la sociĂ©tĂ© et des ĂȘtres humains en gĂ©nĂ©ral. Pour l’avancĂ©e du monde, la violence peut ĂȘtre obligatoire. Nous pouvons donc nous demander L’utilisation de la violence est obligatoire ou si a contrario nous pourrions nous en passer ? Nous allons dans un premier temps nous montrerons que celle-ci est nĂ©cessaire Ă  l’accomplissement de l’homme et de son environnement, et que nous ne pouvons pas faire autrement qu’avec la violence pour y arriver. Puis, nous expliquerons qu’elle est contingente et qu’il faut la rejeter au nom du respect ou du pacifisme. Pour commencer, nous allons montrer que la violence est nĂ©cessaire Ă  l’accomplissement de l’homme et de son environnement. La violence chez l’homme peut ĂȘtre le fruit de la sociĂ©tĂ©. Tout d’abord, Hegel souligne le rĂŽle constructif qu’a jouĂ© la violence dans l’histoire. La libertĂ© par exemple s'est gagnĂ©e dans un combat entre celui dont la libertĂ© est niĂ©e et celui qui la nuit. Autrement dit, la violence la violence devient ici une nĂ©cessitĂ© dans l’histoire universelle, c’est-Ă -dire l’histoire de chacun. Pour-lui, si l’humanitĂ© veut progresser, elle doit rĂ©aliser de grands bouleversements parce que c'est ainsi qu'elle peut facilement l'atteindre. L’auteur Ă©tablit aussi une distinction entre le despotisme et la tyrannie. Les deux formes politique ont en commun qu'elles s'expriment par une violence exercĂ©e par un souverain sur son peuple. Mais dans le despotisme, la violence est injuste et superflue, alors que dans la tyrannie, la violence est nĂ©cessaire et justifiĂ©e ce pouvoir n'est pas le despotisme mais la tyrannie, pure domination Ă©pouvantable, mais elle est nĂ©cessaire et juste dans la mesure oĂč elle constitue et conserve l'Etat en tant qu'il est cet individu effectif ». Hegel ne justifie pas donc toutes les formes de violences et ne cautionne l'utilisation de la violence par le tyran que lorsque celle-ci est nĂ©cessaire, c'est-Ă -dire lorsqu’elle conserve le mode de gouvernement et permet la dĂ©fense de l’Etat. Ensuite, Marx quant-Ă -lui souligne son rĂŽle moteur. C'est elle qui, selon-lui, fait avancer le monde et permet d’accoucher d’une sociĂ©tĂ© libre. Beaucoup critiquĂ© pour ses propos parfois jugĂ©s extrĂ©mistes il Ă©crivait “il n’y a qu’une seule façon d’abrĂ©ger [...] les souffrances meurtriĂšres de l’ancienne sociĂ©tĂ© et les douleurs sanglantes de la nouvelle, et c'est la terreur rĂ©volutionnaire”. Il cherchait Ă  transformer radicalement la sociĂ©tĂ© en appelant Ă  la violence afin de renverser les classes. Pour se faire il s’adressait essentiellement Ă  la classe moyenne. Enfin, pour Machiavel cette cruautĂ© doit ĂȘtre utilisĂ©e si son objectif est la paix. Il Ă©crit un traitĂ© politique nommĂ© Le Prince dans lequel il explique comment atteindre le pouvoir et s’y maintenir, mais aussi les rapports qu’il faut avoir avec la violence pour gouverner. Il explique ainsi qu’il faut se montrer cruel si la situation l’exige, argument que nous dĂ©velopperons plus tard. Pour lui, il existe deux maniĂšres de combattre avec les lois et avec la force. La premiĂšre est propre aux hommes, l’autre est commune aux animaux. Lorsque les lois sont impuissantes, il faut recourir Ă  la force. Machiavel explique ainsi les situations dans lesquelles il faut recourir Ă  la force, il faut se dĂ©fendre et pour se faire il faut attaquer avant d’ĂȘtre attaquĂ©. La violence sert ainsi de dĂ©fense et la guerre maintient la paix. Toutefois, il est important de noter qu’à aucun moment la guerre n’est valorisĂ©e en tant que telle. Ainsi, l’homme doit ĂȘtre partagĂ© entre deux rĂŽles le renard, rusĂ©, qui combat avec la loi et le lion, brave, qui combat avec la force. Mais, elle peut aussi ĂȘtre innĂ©e, comme lorsqu’elle est le fruit de la sociĂ©tĂ©, elle est inĂ©vitable et nĂ©cessaire. Tout d’abord, “Homo homini lupus”, “l’homme est un loup pour l’homme” dit-Hobbes. Lorsque les hommes vivent en sociĂ©tĂ© ils s’affrontent afin de prĂ©server leur propre nature. L’état de nature, de guerre et de violence condamnent l’homme Ă  une existence quasi animale. Mais pour le philosophe il existe des moyens d’éviter ces violences la crĂ©ation d’un Ă©tat. Car l’homme est l’ennemi de l’homme s’il n’est pas contrĂŽlĂ©, et les sanctions permettent ce contrĂŽle. Pour lui, “L’Etat, cette crĂ©ation humaine, est destinĂ© Ă  mettre fin Ă  la barbarie naturelle.”. Hobbes Ă©crit dans LĂ©viathan que les hommes Ă  l’état de nature ne cherchent qu’à survivre et Ă  dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts. Une insistance supĂ©rieure doit alors pacifier la sociĂ©tĂ©, en utilisant si besoin la violence pour pacifier les plus rĂ©calcitrants. Cette insistance est souvent l’état c'est-Ă -dire, selon Weber, une communautĂ© humaine qui revendique le monopole de l’usage lĂ©gitime de la force physique sur un territoire donnĂ©. La violence est donc, selon cette dĂ©finition, nĂ©cessaire Ă  l’exercice de l’autoritĂ© de l’Etat Cette expression dĂ©finit la caractĂ©ristique essentielle de l'État en tant que groupement politique comme le seul pouvant utiliser la violence physique sur son territoire. À l'occasion d'une confĂ©rence sur le mĂ©tier et la vocation d'homme politique», Weber cherche Ă  dĂ©finir quel groupement politique qui lui semble le plus digne d'intĂ©rĂȘt. Observant que l’État exerce des activitĂ©s identiques Ă  celle d'autres formes de communautĂ©s humaines, il affirme qu'il faut chercher sa spĂ©cificitĂ© ailleurs que dans ses activitĂ©s. Du point de vue sociologique, le propre de l'État se trouve en rĂ©alitĂ© dans l'un des moyens qu'il emploie il est le seul groupement Ă  bĂ©nĂ©ficier, sur son territoire, de la violence physique lĂ©gitime. Cette violence est nĂ©cessaire Ă  sa dĂ©fense et Ă  la protection de ses habitants car “malheureusement, il y a des moments oĂč la violence est la seule façon dont on puisse assurer la justice sociale” selon Eliot. Certains ont alors tentĂ© de comprendre pourquoi l’homme se comportait ainsi. C'est le cas de Freud qui a donnĂ© sa rĂ©ponse au cour de deux topiques. Il a donnĂ© une premiĂšre rĂ©ponse en affirmant que la violence en l’homme qu’il doit impĂ©rativement faire sortir venait d’un refoulement. Un dĂ©sir qui ne pouvait pas voir le jour pour diverses raisons et qui se transformait en frustration en faisant peu Ă  peu augmenter la pression jusqu’à ce que celle-ci devienne trop haute. Cette pression donne, selon-lui, lieu Ă  des agressions ou de la violence. Toutefois, cette cause n’était pas lĂ©gitime pour lui, tout comme son explication lui paraissait erronĂ©e. Car, si il est vrai de dire que certaines personnes commettent des violences suite Ă  des refoulements, il serait faux de dire que c'est le cas de chacun. Il a donc Ă©crit une seconde topique complĂ©tant cette premiĂšre. Freud Ă©crit alors que deux pulsions s’affrontent en nous la pulsion de vie qui reprĂ©sente la recherche dĂ» plaisir, la conservation de soi, la libido
 et la pulsion de mort, qui cette fois n’est pas le produit d’un refoulement mais quelque chose que l’on a en nous. Elle nous donne envie de dĂ©truire ou de tuer, et nous voyant dans l’incapacitĂ© de l’éradiquer, nous nous devons de la maĂźtriser. Mais “le moi n’est pas maĂźtre dans sa propre maison” et cette pulsion finit toujours par reprendre le dessus. Le rĂŽle de la civilisation est de l’éloigner au maximum, mais croire que la violence est entravĂ©e n’est qu’une illusion. Nietzsche Ă  son tour a tentĂ© de donner des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse Ă  la violence de l’homme. Pour lui, l’homme prend plaisir Ă  infliger des souffrances, c’est donc contre-nature pour lui d’essayer de taire cette partie de nous-mĂȘme. Toute tentative de rallier les hommes est forcĂ©ment liĂ©e Ă  une mise Ă  l’écart d’un autre groupe comme par exemple la religion, qui rĂ©unit les croyants de cette religion, mais qui exclut les non croyants et les croyants d’autres religions, pouvant mĂȘme crĂ©er des tensions et des guerres par la suite. La violence est ici inconsciente, et si l’homme veut quelque chose alors il ne se rendra mĂȘme pas compte du mal qu’il fait suite Ă  cette impulsion. De plus, On n'attaque pas seulement pour faire du mal Ă  quelqu'un mais peut-ĂȘtre aussi pour le seul plaisir de prendre conscience de sa force.», l’homme est violent autant par plaisir que par nĂ©cessitĂ©. Si la plupart des penseurs ont soulignĂ© le rĂŽle moteur de la violence dans l’avancĂ©e des sociĂ©tĂ©s ou des rapports humains, certains philosophes rejettent la violence au nom du respect des individus ou du pacifisme. Nous allons ainsi montrer que la violence est quelque chose de contingent. Pour commencer, JankĂ©lĂ©vitch a donnĂ© une dĂ©finition Ă  la violence et dit d’elle “il ne serait pas exagĂ©rĂ© de dĂ©finir la violence comme une force faible”. C’est Ă  dire une force dont l’homme abuse au dĂ©triment des plus faibles. Elle bafoue les droits de l’autre et se traduit par l’usage de la force brutale ou par l’intimidation. C'est la force et l’arme des faibles, un signe d’échec du dialogue, de la communication. Le philosophe pense aussi que la morale est plus importante que tout l’homme peut, grĂące Ă  la morale, ĂȘtre supĂ©rieur Ă  ses pulsions primitives. La violence n’est donc pas un mal nĂ©cessaire mais ça demande du travail pour l’éradiquer. Ensuite, Sartre Ă  son tour s’est opposĂ© Ă  la violence et a tentĂ© de montrer que celle-ci n’était pas nĂ©cessaire. Pour lui, la violence est injuste et c'est un vĂ©ritable Ă©chec. La violence entraĂźne la violence. Il dit Ă  ce sujet que “la violence n’est pas un moyen parmis d’autres d’atteindre la fin, mais le choix dĂ©libĂ©rĂ© d’atteindre la fin par n’importe quel moyen”. De plus, l’homme est libre, et si il est violent, c'est qu’il a choisi de l’ĂȘtre. Bien entendu, la conscience peut choisir en feignant de ne pas ĂȘtre libre, mais ce mensonge Ă  soi mĂȘme et sur soi mĂȘme est de la mauvaise foi. Ainsi, il a pris pour cible la violence imposĂ©e de façon structurelle par des systĂšmes sociaux fondĂ©s sur l’inĂ©galitĂ©, et pensait que l’existence mĂȘme d’autrui est violence en ce qu’il porte un regard, une objectivitĂ© sur soi. Cette violence permet nĂ©anmoins d’entrer en communication avec autrui car c'est aussi ce qui nous rapproche. De plus, Rousseau pense qu’il est possible de vaincre le mal et donc la violence. Tout comme Hobbes il dit que l’Etat, la civilisation est le seul moyen d’y remĂ©dier, en crĂ©ant une sociĂ©tĂ© dans laquelle l’homme puisse se reconnaĂźtre lui-mĂȘme, obĂ©ir Ă  la loi, et en mĂȘme temps, ĂȘtre libre. Il dĂ©veloppe l’idĂ©e de Hobbes selon laquelle il devrait y avoir un “souverain” et des “sujets”, peuples soumis aux lois de l’Etat. Toutefois, Rousseau contredira Hobbes lorsqu’il dit que l’état de nature condamne l’homme Ă  une existence quasi animale en utilisant le mythe du bon sauvage. Un homme qui vit libre du pĂ©chĂ© originel, sans pudeur, sans gourmandise, sans luxure, sans propriĂ©tĂ© privĂ©.. Et qui vit dans un paradis perdu qui pourvoit Ă  tous ses besoins. Cet homme pur et innocent vĂ©cu la pĂ©riode la plus heureuse de l’humanitĂ©. De plus, pour Rousseau, l’homme peut Ă©voluer en bien, mais aussi en mal puisque la crĂ©ativitĂ© humaine se double de la formation du mal social. Selon lui la propriĂ©tĂ© reprĂ©sente le terme de l’état de nature. Et le premier qui dit “ceci est Ă  moi” fut le vrai fondateur de la sociĂ©tĂ© civile. La sociĂ©tĂ© civile, rĂ©gie par la violence, la force dĂ©chaĂźnĂ©e, sans nul recours au droit, tend au despotisme, sa forme extrĂȘme, qui lui est quasi inhĂ©rent. Le despotisme est une autoritĂ© politique, ne se soumettant pas Ă  loi, se mettant au dessus d’elle, et usurpant le pouvoir souverain. Enfin, Ganhi a Ă©tĂ© un des plus fervents opposant Ă  la violence. Il dit ceci Ă  son sujet “Je m’oppose Ă  la violence parce que lorsqu’elle semble produire le bien, le bien qui en rĂ©sulte n’est que transitoire, tandis que le mal produit est permanent”, il faut donc trouver un autre moyen, un moyen non-violent de rĂ©gler les problĂšmes. Gandhi a militĂ© pour l’indĂ©pendance de l’Inde de façon non-violente et a fait de nombreuses grĂšves de la faim lors de ses emprisonnements. Il prĂ©conise la dĂ©sobĂ©issance passive et collective pour lutter contre les discriminations. Ainsi que la non-participation c’est-Ă -dire le refus des dĂ©corations ou le boycottage des produits anglais, et prescrit mĂȘme la grĂšve des impĂŽts dans le district du Gujarat. Il a aussi créé le concept de non-violence c'est Ă  dire une opposition Ă  la violence sans nuire ou causer de tort Ă  autrui. Pour finir Andrzej Sapkowski, le cĂ©lĂšbre auteur des livres du Sorceleur aussi connu sous le nom de The Witcher, adaptĂ©s en livre et en jeux vidĂ©o, a dit ceci au sujet de la violence “le mal est le mal, qu’il soit moindre, suprĂȘme, moyen, ils se valent tous.”. Le mal, peut importe son impact, n’est pas nĂ©cessaire car le mal reste le mal, et mĂȘme utilisĂ© pour faire le bien, le mal n’en produira finalement pas. Il faut donc s’opposer Ă  toute sorte de violence, mĂȘme moindre, si l’on veut avoir quelque chose de bien. La violence est elle donc un mal nĂ©cessaire ? Nous avons pu comprendre tout au long du devoir la difficultĂ© qu’il y existe Ă  discerner les diffĂ©rents types de mals les uns des autres, et donc Ă  dĂ©finir si ceux ci sont nĂ©cessaires ou non. Notre travail a, en tout cas, cherchĂ© Ă  dĂ©montrer que si la plupart des philosophes soulignent le rĂŽle indispensable de la violence dans l’avancĂ©e des sociĂ©tĂ©s ainsi que la nature violente de l’homme, certains penseurs au contraire montrent sa contingence et prouvent qu’il est possible de faire autrement, avec des moyens non-violents. Nous pourrions toutefois nous demander e Est-ce-que nous pourrions vivre, ou survivre, dans un monde totalement dĂ©nuĂ© de violence ? N'oubliez pas de vous abonner au blog pour lire les prochains articles et partagez l'article si ils vous a aidĂ©. 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Sousun État juste, il n’y a pas de tyran, tout le monde obĂ©it Ă  la loi et personne n’est au-dessus des lois. Donc corriger l’inĂ©galitĂ© Ă©conomique ne semble pas nĂ©cessaire, l’égalitĂ© devant la loi annule en quelque sorte le jeu des forces entre le fort et le faible.

Dissertation, Discuter, est-ce renoncer à la violence ? », sujet national, juin 2021

Ales en croire, l’état d’urgence serait un mal nĂ©cessaire pour pouvoir lutter efficacement contre le terrorisme. Mais en opposant sĂ©curitĂ© et libertĂ©, le gouvernement alimente l’idĂ©e dĂ©lĂ©tĂšre que le droit est l’ennemi d’une rĂ©pression lĂ©gitime. En creux, les pouvoirs publics laissent entendre que le juge et les droits qu’il garantit sont un obstacle

Question RĂ©ponse Dietrich Bonhoeffer a Ă©crit Il y a pire que faire le mal ĂȘtre mauvais. » En ces mots, il a dĂ©fendu sa participation Ă  un complot visant Ă  assassiner Adolf Hitler pendant la IInde Guerre Mondiale. Un assassinat est un mal, mais certains, notamment Bonhoeffer, avaient estimĂ© que dans le cas prĂ©sent, c'Ă©tait un mal nĂ©cessaire au vu du mal bien plus grand de la Shoah. La notion de mal nĂ©cessaire » est-elle biblique ? Pour rĂ©pondre, commençons par dĂ©finir ce qu'est le mal. Ce terme est employĂ© dans les Écritures avec deux sens diffĂ©rents les catastrophes naturelles et les fautes morales. ÉsaĂŻe dit que Dieu a créé le mal Je forme la lumiĂšre et je crĂ©e les tĂ©nĂšbres, je donne la paix et je crĂ©e le malheur. C'est moi, l'Éternel, qui suis l'auteur de tout cela. » Dans ce passage, le malheur dĂ©signe les catastrophes. Ce parallĂ©lisme antithĂ©tique met en opposition le malheur et la paix. L'idĂ©e est que Dieu nous envoie Ă  la fois des temps de paix et de trouble. L'autre forme de mal, le mal moral, est mentionnĂ©e en Matthieu qui oppose l'homme bon » Ă  l'homme mauvais ». Voir aussi Juges Proverbes et 3 Jean Ces deux dĂ©finitions doivent ĂȘtre examinĂ©es en lien avec la question du mal nĂ©cessaire ». Jonas est un prophĂšte que Dieu a appelĂ© pour annoncer son jugement Ă  la ville de Ninive Jonas mais il a prĂ©fĂ©rĂ© s'enfuir en bateau. Alors, Dieu a envoyĂ© une tempĂȘte terrible, au point oĂč les passagers du bateau ont craint pour leur vie. Par consĂ©quent, Jonas leur a dit de le jeter Ă  la mer et dĂšs l'instant oĂč il est tombĂ© Ă  l'eau, Dieu a envoyĂ© un grand poisson pour l'avaler. Jonas a passĂ© trois jours dans le ventre de ce poisson. La tempĂȘte et le temps qu'il a passĂ© dans le ventre du poisson Ă©taient un malheur » au sens de catastrophe pour lui, mais ils Ă©taient nĂ©cessaires pour le faire renoncer Ă  sa dĂ©sobĂ©issance. Non seulement Dieu l'a restaurĂ©, mais toute la ville de Ninive a Ă©tĂ© sauvĂ©e Jonas Il y a des personnages bibliques qui ont fait ce qu'ils savaient ĂȘtre mal afin d'arriver Ă  ce qu'ils percevaient comme un bien », par exemple le roi SaĂŒl, qui a lui-mĂȘme offert un sacrifice Ă  Dieu au lieu d'attendre Samuel. Il savait que ce n’était pas Ă  lui de le faire, mais son raisonnement Ă©tait qu'il valait mieux l'offrir en l'honneur de Dieu que de ne pas le faire. Dieu ne voyait pas les choses ainsi. À cause de sa dĂ©sobĂ©issance, SaĂŒl a fini par perdre son Royaume 1 Samuel Peu de gens dĂ©fendraient que le mensonge est une bonne chose. Pourtant, il y a deux cas dans l'Ancien Testament de mensonges suivis de consĂ©quences positives. Les sages-femmes d'Égypte semblent avoir Ă©tĂ© bĂ©nies de Dieu pour avoir menti au Pharaon Exode et leur acte a certainement sauvĂ© la vie de beaucoup de garçons hĂ©breux. Rahab la prostituĂ©e a menti au roi de JĂ©richo afin de protĂ©ger les espions hĂ©breux cachĂ©s sous son toit JosuĂ© Par la suite, quand IsraĂ«l a dĂ©truit la ville, Dieu a Ă©pargnĂ© Rahab et sa famille. Ces mensonges Ă©taient-ils un mal nĂ©cessaire » ? Il est important de noter que la Bible ne dit pas clairement que ces mensonges Ă©taient la volontĂ© de Dieu. Les sages-femmes ont choisi d'obĂ©ir au commandement de Dieu plutĂŽt qu'Ă  celui du Pharaon. Dieu ne les a pas bĂ©nis pour ce mensonge, mais pour leur obĂ©issance. Rahab a Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e, non Ă  cause de son mensonge, mais pour avoir accueilli les espions par la foi JosuĂ© HĂ©breux Certes, son mensonge faisait partie de son plan pour les cacher et si elle n'avait pas menti, ils auraient probablement Ă©tĂ© tuĂ©s
 sauf si Dieu Ă©tait intervenu autrement. On peut dire la mĂȘme chose de la situation des sages-femmes. Ces deux mensonges peuvent sembler ĂȘtre le moindre de deux maux. Les mensonges des sages-femmes et de Rahab Ă©taient-ils nĂ©cessaires ? Ce serait trop dire, mĂȘme si les consĂ©quences Ă©taient positives. Leur mensonge a profitĂ© Ă  d'autres, mais elles ont nĂ©anmoins pĂ©chĂ©. Ces pĂ©chĂ©s font partie de ceux que JĂ©sus a portĂ©s Ă  la croix ÉsaĂŻe Heureusement, de telles situations sont rares. Nous serons peut-ĂȘtre contraints de faire des choses auxquelles nous rĂ©pugnons ou auxquelles nous objectons par principe, mais Dieu veut que nous soyons saints 1 Pierre et il semble peu probable qu'il nous soit jamais nĂ©cessaire » de pĂ©cher. English Retour Ă  la page d'accueil en français Y a-t-il un mal nĂ©cessaire ?

Cest un acte courageux, patriote et nous la saluons », a laissĂ© entendre Adeguero Walillaye, prĂ©sident de AMIRE. Selon les amis de la RĂ©publique, le coup d’État est certes anticonstitutionnel mais « un mal nĂ©cessaire » au vu de la dĂ©gradation de la situation nationale. Pour ce faire, le pouvoir de Roch Marc Christian KaborĂ© a La corruption est le principal obstacle au dĂ©veloppement Ă©conomique et social de nos pays. Elle freine la croissance, nuit Ă  l’Etat de droit et entraĂźne un gaspillage de compĂ©tences et de ressources Ă  nul autre pareil. La corruption enracine la mĂ©diocritĂ© dans la sociĂ©tĂ©. Selon Transparency International, la corruption est le dĂ©tournement Ă  des fins privĂ©es d’un pouvoir confiĂ© en dĂ©lĂ©gation. Entendue dans son sens strict, elle dĂ©signe le fait pour une personne investie d’une fonction dĂ©terminĂ©e, de solliciter ou d’accepter un don ou un avantage quelconque en vue d’accomplir ou de s’abstenir d’accomplir, un acte entrant dans le cadre de ses fonctions. On distingue ainsi la corruption active qui dĂ©signe le fait de proposer le don ou l’avantage quelconque Ă  la personne investie de la fonction dĂ©terminĂ©e, de la corruption passive qui correspond au fait, pour la personne investie de la fonction dĂ©terminĂ©e, d’accepter le don ou l’avantage. Le Cameroun qui a ratifiĂ© la Convention des Nations Unies sur la prĂ©vention et la lutte contre la corruption et signĂ© la Convention Africaine de prĂ©vention et de lutte contre la corruption, a pris en compte cette prĂ©occupation dans son cadre normatif, notamment le Code pĂ©nal. En effet, tout fonctionnaire ou agent public auteur ou co-auteur de corruption est susceptible d’ĂȘtre poursuivi conformĂ©ment Ă  l’article 134 dudit Code. Il est cependant Ă  dĂ©plorer le fait qu’il n’existe pas de lĂ©gislation nationale spĂ©cifique de prĂ©vention et de lutte contre la corruption au Cameroun. Cette loi est pourtant rĂ©clamĂ©e par la sociĂ©tĂ© civile et les autres parties intĂ©ressĂ©es pertinentes, au rang desquelles les principaux partenaires techniques et financiers de l’Etat. A l’observation, la corruption constitue l’un des cancers de notre sociĂ©tĂ©, et une entrave majeure Ă  notre marche vers le dĂ©veloppement. Au Cameroun nous la rencontrons Ă  chaque coin de rue, soit en tant qu’acteur, soit en tant que victime. Le phĂ©nomĂšne n’est pas en perte de vitesse, malgrĂ© les actions symboliques et pratiques mises en Ɠuvre ces vingt-cinq 25 derniĂšres annĂ©es. En effet, les Camerounais donnent l’impression d’ĂȘtre liĂ©s les uns aux autres par un pacte de corruption implicite ou explicite selon le cas, en vertu duquel la vie en sociĂ©tĂ© n’aurait d’autre fin que le service d’intĂ©rĂȘts individuels ou catĂ©goriels, au dĂ©triment de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. De fait, la corruption, qu’il s’agisse de la petite ou de la grande, obĂšre les capacitĂ©s de dĂ©veloppement du pays. Cela se voit Ă  travers la qualitĂ© de la dĂ©pense publique, Ă  travers certains choix d’investissement Ă©minemment discutables, ou encore dans le domaine de la sĂ©curitĂ© routiĂšre. A titre d’illustration, alors que les pouvoirs publics validaient la stratĂ©gie nationale de prĂ©vention et de sĂ©curitĂ© routiĂšre du Cameroun en 2018, un accident de la route a eu lieu sur la nationale N°4 reliant YaoundĂ© Ă  Bafoussam. Cet accident a causĂ© la mort de 31 personnes et occasionnĂ© 04 blessĂ©s graves. Les premiĂšres conclusions du Gouvernement faisaient Ă©tat de ce que a le chauffeur ne disposait pas du permis de conduire appropriĂ© ; b l’agence de voyage ne disposait pas d’une licence l’autorisant Ă  exercer l’activitĂ© de transport interurbain des personnes ; c le vĂ©hicule, chaussĂ© de pneus usĂ©s, lesquels ont Ă©tĂ© impliquĂ©s dans sa sortie de piste, disposait d’un certificat de visite technique conforme qui lui aurait Ă©tĂ© dĂ©livrĂ© 07 jours avant l’accident. Il faut Ă©galement constater que le domaine de la commande publique constitue l’un des champs d’expĂ©rimentation les plus fertiles de la corruption dans notre pays. C’est dommage car cela affaiblit l’efficacitĂ© de l’action publique. Il conviendrait Ă  cet Ă©gard de rĂ©viser la rĂ©glementation pour corriger les faiblesses du systĂšme des marchĂ©s publics, au regard de la tendance haussiĂšre des contentieux de l’attribution, dans lesquels les Sous-Commissions d’Analyse des Offres sont compromises. La rĂ©glementation des marchĂ©s publics, conçue et mise Ă  jour pour faire obstacle Ă  la corruption dans la commande publique, contribue paradoxalement Ă  alimenter, Ă  nourrir le phĂ©nomĂšne, au grand dam des acteurs chargĂ©s de la rĂ©gulation et du contrĂŽle du secteur. Sont en cause les dispositions relatives Ă  la communication des notes des soumissionnaires avant l’ouverture des offres financiĂšres, celles relatives aux dĂ©lais de recours ou encore le fait que le plaignant lors d’un recours, ne reçoit que la partie du rapport d’analyse des offres qui le concerne, alors que la pratique de corruption ici peut consister Ă  surnoter ou Ă  couvrir les manƓuvres frauduleuses d’un compĂ©titeur autre que le plaignant, et non pas seulement Ă  mal noter ce dernier. Les citoyens attendent de l’administration qu’elle mette en Ɠuvre un projet de sociĂ©tĂ© orientĂ© vers le dĂ©veloppement du pays et prenant appui sur la satisfaction de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Elle ne peut pas Ă  la place, proposer un choix de sociĂ©tĂ© qui banalise la corruption et fait le lit de la mĂ©diocritĂ©. La corruption entraĂźne le pays dans des profondeurs abyssales. Elle rĂ©vĂšle ce qu’il y a de plus perfide en nous, elle sape les fondements de la sociĂ©tĂ©, Ă©rige en norme le vol et la tricherie, elle met la mĂ©diocritĂ© au pinacle, elle tue aussi, sur les routes, dans les hĂŽpitaux, dans des lieux insoupçonnĂ©s, et il faut en prendre clairement conscience. L’administration hĂ©las, est pour beaucoup dans la prolifĂ©ration de la corruption dans le corps social. Les consĂ©quences de la corruption sont perceptibles Ă  travers la crise morale que traverse la nation, Ă  travers certains accidents de la circulation ou encore dans la gestion des projets ou dans les choix d’investissement inutilement coĂ»teux, et le risque est grand que les consĂ©quences lointaines soient pires que ce que l’on pourrait imaginer. Il y a pĂ©ril en la demeure, nous devons avoir le sursaut nĂ©cessaire pour bĂątir ensemble une sociĂ©tĂ© plus vertueuse, normĂ©e, une sociĂ©tĂ© dans laquelle la rĂšgle prime. En effet, la corruption entraĂźne inexorablement le pays dans un chaos social, et obĂšre nos capacitĂ©s de dĂ©veloppement comme cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©voquĂ©. A la question de savoir la raison pour laquelle la corruption prospĂšre autant sous nos cieux, la rĂ©ponse qui vient Ă  l’esprit de l’auteur de ces lignes, est que les Camerounais sont invariablement liĂ©s les uns aux autres par le pacte de corruption Ă©voquĂ© plus haut, lequel favorise un consensus tacite sur le fait que la corruption jouerait un rĂŽle de rĂ©gulation sociale, de rĂ©partition de la richesse. En effet la corruption apparaĂźt au Cameroun comme un comportement rationnel et calculĂ©, prĂ©sent dans toutes les strates de la sociĂ©tĂ©. A dire vrai, la prĂ©varication et la monĂ©tarisation des relations sociales ont atteint leur niveau le plus haut depuis l’indĂ©pendance, au point de renouveler l’hypothĂšse de l’Etat nĂ©o-patrimonial dont l’Afrique au demeurant n’est pas seule coutumiĂšre, mĂȘme si elle en est le terreau le plus fertile. ClassĂ© pays le plus corrompu au monde en 1998 et 1999 par Transparency International, le pays a depuis lors créé des institutions chargĂ©es de lutter contre ce flĂ©au, et a Ă©galement renforcĂ© le cadre juridique y relatif. Cependant, en dĂ©pit de ces mesures, le Cameroun reste l’un des pays les plus corrompus au monde 34e d’aprĂšs le classement 2021 de TI, accrĂ©ditant ainsi l’impression selon laquelle son classement peu enviable par TI, parait au fond assumĂ©, en dĂ©pit des discours de convenance des autoritĂ©s. A cet Ă©gard, le bilan de la Commission Nationale Anti-Corruption créée en 2006 paraĂźt plutĂŽt maigre, au point que l’on pourrait ĂȘtre tentĂ© de questionner son utilitĂ© rĂ©elle. Il nous faut prendre conscience de ce que la corruption est le principal obstacle au dĂ©veloppement Ă©conomique et social de notre pays. En effet, elle freine la croissance Ă©conomique, nuit Ă  l’état de droit et entraĂźne un gaspillage de compĂ©tences et de ressources Ă  nul autre pareil. Lorsqu’elle fragilise les structures chargĂ©es de la sĂ©curitĂ© et de l’ordre public, la corruption peut poser des problĂšmes de sĂ©curitĂ© nationale. Lorsqu’elle devient omniprĂ©sente, elle empĂȘche le secteur public de remplir sa mission ainsi que les entreprises de rĂ©aliser leur potentiel. La corruption dĂ©tourne des fonds destinĂ©s aux services essentiels, notamment les soins de santĂ©, d’éducation, etc. En cela, elle pĂ©nalise en premier lieu les plus fragiles d’entre nous, particuliĂšrement les Camerounais Ă©conomiquement faibles. Contrairement Ă  une idĂ©e reçue, les vĂ©ritables entrepreneurs abhorrent la corruption, ne serait-ce parce qu’elle augmente le coĂ»t de l’activitĂ© Ă©conomique. La corruption dans le monde des affaires est sujet courant, et quasiment toutes les entreprises y sont confrontĂ©es, qu’elles soient grandes, moyennes ou petites. Si la corruption s’inscrit clairement Ă  l’encontre de l’éthique des affaires, certains investisseurs diront cependant qu’elle est nĂ©cessaire pour rĂ©ussir ses projets notamment dans un pays comme le nĂŽtre, arguant qu’une entreprise qui refuserait de la pratiquer au nom de l’éthique verrait ipso facto ses chances de rĂ©ussite fondre comme neige au soleil. Un investisseur dans notre sociĂ©tĂ© doit-il ĂȘtre obligĂ© de choisir entre performance et Ă©thique des affaires ? Est-ce Ă  dire qu’il est impossible de rĂ©ussir sans recourir Ă  des pratiques corruptives ? C’est contre cette doxa qu’il faudrait s’insurger. Il faut dĂ©plorer que malgrĂ© les efforts de certains acteurs, il n’existe pas encore une masse critique permettant d’impulser une vĂ©ritable dynamique anti-corruption, le plus grand nombre Ă©tant persuadĂ© Ă  tort que les avantages de la corruption sont plus importants Ă  leur Ă©chelle, que ses inconvĂ©nients. Parmi les solutions Ă  mettre en Ɠuvre, outre l’éducation populaire et la sanction systĂ©matique des actes de corruption, il convient d’envisager de revaloriser significativement des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat. Cette mesure permettrait de diminuer les initiatives de corruption dont les cibles sont les usagers ou les prestataires de l’administration. Elle permettrait Ă©galement de rĂ©duire les atteintes Ă  la fortune publique. Il faut dire pour alarmer le corps social sur ce phĂ©nomĂšne que l’on a fini par banaliser, que le coĂ»t moral de la corruption peut ĂȘtre fatal Ă  notre sociĂ©tĂ©, tant ce phĂ©nomĂšne attaque et dynamite les fondations que sont nos normes, nos principes et nos valeurs cardinales. De surcroĂźt, la corruption enracine la mĂ©diocritĂ© dans la sociĂ©tĂ©, ce qui constitue un autre pĂ©ril grave pour la nation, particuliĂšrement pour la jeunesse, en perte de repĂšres, et pour les personnes en situation de responsabilitĂ©. A cet Ă©gard, sans chercher Ă  jeter l’anathĂšme sur l’ensemble des serviteurs de l’Etat, il convient d’appeler l’attention des autoritĂ©s publiques sur le fait que la corruption des agents publics constitue une entrave majeure Ă  la capacitĂ© du gouvernement Ă  satisfaire les besoins fondamentaux des citoyens. A ce titre les dĂ©cideurs plus que quiconque, ont intĂ©rĂȘt Ă  lutter contre ce phĂ©nomĂšne. En effet, la corruption limite la capacitĂ© des gouvernements Ă  servir efficacement les citoyens, elle fragilise la subordination au droit, elle affaiblit les institutions publiques et Ă©rode la confiance dans les dirigeants. Elle doit ĂȘtre rĂ©primĂ©e sans ambages, elle n’est pas une fatalitĂ©, encore moins un mal nĂ©cessaire’’.
L'Etat, c'est le mal, mais un mal historiquement nécessaire, aussi nécessaire dans le passé que le sera tÎt ou tard son extinction complÚte." Mikhaïl Bakounine - 1814-1876 - La Liberté >>> Biographie de Mikhaïl Bakounine >>> Définition de l'anarchisme >>> A propos du droit d'héritage.
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la libertĂ©, la propriĂ©tĂ©, la sĂ»retĂ© et la rĂ©sistance Ă  l'oppression. » L'article deux de la DĂ©claration universelle des droits de l'homme assigne ainsi Ă  l'État comme association politique un rĂŽle plus fondamental que celui de la prĂ©servation de la vie et de la sĂ©curitĂ©. Il s'agit alors de conserver protĂ©ger et fournir les conditions propices Ă  leur dĂ©veloppement les droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Par droits naturels, il faut entendre les droits qui nous sont essentiels, ceux qui nous appartiennent naturellement, du seul fait que nous participons du genre humain sans distinction de culture, de pays ou de religion. Ces droits sont imprescriptibles, ce qui signifie qu'ils sont absolus et non conditionnels on ne saurait lĂ©gitimement les contester ou les refuser, les rendre hypothĂ©tiques ou propres Ă  une catĂ©gorie seulement. L'article de la dĂ©claration les identifie ainsi libertĂ©, sĂ»retĂ©, propriĂ©tĂ© et rĂ©sistance Ă  l'oppression. Tous les hommes sont libres et doivent pouvoir jouir du droit Ă  penser par eux-mĂȘmes, il faut que l'État les protĂšge; ils doivent pouvoir conserver leurs biens sans craindre la spoliation arbitraire et, enfin, ils ne peuvent ĂȘtre empĂȘchĂ©s de lutter contre tout ce qui menace ces trois exigences fondamentales. Les droits de l'homme instituent alors une norme politique, un modĂšle idĂ©al conforme Ă  l'essence de l'homme. En outre, l'État dĂ©signe la sociĂ©tĂ© en tant qu'elle possĂšde des organes politiques administratifs et juridiques autonomes, et, qu'elle est conçue comme une personne morale vis-Ă -vis des autres sociĂ©tĂ©s. L'Etat doit ĂȘtre distinguĂ© de la patrie, qui dĂ©signe le pays des ancĂȘtres et de la communautĂ© nationale. Il doit ĂȘtre Ă©galement distinguĂ© de la nation, qui est une notion spirituelle c'est l'unitĂ© spirituelle d'une communautĂ©, fondĂ©e sur des mƓurs et une histoire communes. L'État est l'incarnation d'une volontĂ© gĂ©nĂ©rale placĂ©e au-dessus de toutes les volontĂ©s particuliĂšres,. il vise l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. C'est pourquoi le conflit principal oppose l'individu Ă  l'État. L'individu a tendance Ă  considĂ©rer que l'État est une administration Ă  son service. L'État, de son cĂŽtĂ©, vise l'universalitĂ© et exige des sacrifices pour l'individu. Ainsi, la citoyennetĂ©, l'appartenance de l'individu Ă  l'État serait une limitation de sa libertĂ© et aussi une limitation de toute sa personne, puisque l'Etat oblige l'individu Ă  prendre en compte l'existence des autres et de la collectivitĂ© tout entiĂšre. Par exemple, le fait de devoir obĂ©ir aux lois ne se pense que par rapport Ă  la bonne marche et Ă  la paix de l'espace social. DĂšs lors l'individu, s'il veut vraiment se rĂ©aliser, devrait Ă©chapper Ă  cette logique citoyenne et politique, en prĂ©fĂ©rant, par exemple, sa vie privĂ©e Ă  sa vie sociale, chacun oeuvrant alors pour son bonheur particulier, loin des prĂ©occupations politiques. Pourtant si l'État limite ma libertĂ© individuelle, il la garantit et la fait coexister avec la libertĂ© des autres, ce qui est un signe de raison et de sagesse. De plus la citoyennetĂ© me permet de prendre une part active dans la vie de la citĂ© et m'invite donc Ă  davantage de responsabilitĂ©. De mĂȘme la dimension privĂ©e de mon existence ne peut ĂȘtre garantie que par l'existence d'un État fort et solide. De ces considĂ©rations Ă©merge la trame de rĂ©flexion suivante Dans quelle mesure y a-t-il antinomie entre l’État et la libertĂ© de l’homme ? L’étude portera dans un premier temps sur l’incompatibilitĂ© entre le cadre Ă©tatique et la libertĂ© individuelle. D’un autre cĂŽtĂ©, nous Ă©voquerons un État en tant que garant des libertĂ©s individuelles et collectives pour enfin expliquer les limites de l’absence d’une part et de la prĂ©sence d’autre part de l’État. En premier lieu, en instituant la citoyennetĂ©, l'État semble accĂ©der Ă  l'universel. Hegel Ă©crit en ce sens qu'il est la rĂ©alitĂ© de l'idĂ©e morale », la rationalitĂ© accomplie, rĂ©alisant la morale et le droit qui, au niveau individuel, ne sont que des abstractions. Et le citoyen peut prĂ©tendre ĂȘtre l'homme vĂ©ritablement humain, Ă©levĂ© au sens du bien public, plus raisonnable que l'individu particulier. Mais ce discours n'est-il pas une illusion? La rĂ©alitĂ© de l'État n'est-elle pas essentiellement rĂ©pressive? Telle fut la position d'un anti-Ă©tatisme radical reprĂ©sentĂ© surtout, au XIXĂšme siĂšcle, par l'anarchisme dont le projet est de dĂ©truire l'État en tant que tel ni Dieu, ni maĂźtre » et par le marxisme, qui voit dans l'État non le garant de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, mais des institutions et des appareils au service des intĂ©rĂȘts particuliers de la classe dominante. L'anarchisme et le marxisme semblent donc se rejoindre dans leur critique de l'État et la sociĂ©tĂ© sans classe qu'ils souhaitent tous deux est aussi une sociĂ©tĂ© sans État. Il y a pourtant entre eux des diffĂ©rences importantes. La premiĂšre est que Marx rattache l'analyse de l'État Ă  l'Ă©volution de l'histoire. Moyen pour assurer politiquement la domination de la classe Ă©conomiquement possĂ©dante, l'État a une fonction et une nĂ©cessitĂ© que ne lui reconnaĂźt pas l'anarchisme. D'ailleurs, dans la rĂ©volution prolĂ©tarienne, le marxisme voit moins la suppression de l'État comme tel que le remplacement de l'État bourgeois par un État prolĂ©tarien qui est censĂ© s'Ă©teindre progressivement. La seconde diffĂ©rence est que si marxisme et anarchisme sont tous deux des critiques radicales de l'État, cette critique n'obĂ©it pas aux mĂȘmes raisons. L'anti-Ă©tatisme de l'anarchisme se fonde sur un individualisme foncier. C'est parce qu'il est par nature contre l'individu que l'État est un mal en soi il est un universel dĂ©vorant. Marx lui reproche au contraire d'ĂȘtre un universel fictif qui prĂ©tend rĂ©aliser l'homme abstraitement dans le citoyen, au lieu de le rĂ©aliser effectivement dans la sociĂ©tĂ©. En outre, l’existence de l'État lorsque celui est rĂ©pressif ou totalitaire revient Ă  une limitation des libertĂ©s individuelles. Totalitarisme » dĂ©signe en premier lieu la thĂ©orie de l'État total » dĂ©veloppĂ©e par le fascisme mussolinien d'abord, hitlĂ©rien ensuite, selon laquelle l'État est un absolu devant lequel les individus ne sont que des relatifs ». L'État devient alors l'objet d'un vĂ©ritable culte. Pris en ce sens, totalitarisme» ne s'applique en toute rigueur qu'aux doctrines fascistes de l'État et Ă  leurs rĂ©alisations politiques en Italie et en Allemagne. Par extension, des philosophes et sociologues comme Hannah Arendt ou Raymond Aron ont repris la catĂ©gorie de totalitarisme » pour penser de façon critique les invariants de certains rĂ©gimes antidĂ©mocratiques contemporains nazisme, mais aussi stalinisme, maoĂŻsme de la RĂ©volution culturelle... Les constantes relevĂ©es de tout État totalitaire sont alors la mystique du chef, l'exercice d'un monopole idĂ©ologique Ă©tendu dans le domaine privĂ© encadrement de la jeunesse, contrĂŽle des relations familiales, professionnelles..., la militarisation de la vie politique, l'absence de sĂ©paration entre l'État et la sociĂ©tĂ© civile, la mise en place d'un appareil de terreur visant Ă  la domination totale des individus. Dans 1984, George Orwell rassemble toutes ses caractĂ©ristiques pour dĂ©noncer l’omnipotence de l'État la libertĂ© d'expression en tant que telle n’existe plus. Toutes les pensĂ©es sont minutieusement surveillĂ©es, et d’immenses affiches trĂŽnent dans les rues, indiquant Ă  tous que Big Brother vous regarde ». Ainsi, l’État et la libertĂ© de l’individu sont incompatibles lorsque celui-ci est rĂ©pressif, totalitaire et n’a que pour seul objectif de prendre le contrĂŽle totale de la population qu’il gouverne. En second lieu, l’absence d’État est sans doute bien plus dommageable encore, puisqu’elle rend impossible l’existence et l’application de la loi, la protection de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et, plus simplement, la vie en communautĂ©. DĂšs lors, comment rĂ©soudre cette tension entre la nĂ©cessitĂ© de l’État et les dĂ©rives qu’il peut produire ? Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun » disait Hobbes dans Le LĂ©viathan. Imaginons un instant la vie sociale sans l'existence de l' État. Qui aurait alors le pouvoir d'organiser la citĂ© si tant est qu'elle soit concevable sans lui ? Comment les lois pourraient-elles ĂȘtre protĂ©gĂ©es ? Quelle instance aurait la lĂ©gitimitĂ© de rĂ©gler les diffĂ©rends entre les hommes ? Sans un pouvoir commun », tout porte Ă  croire que la force se substituerait au droit et qu'il n'y aurait tout simplement plus de sociĂ©tĂ© possible. Avec cette citation, Hobbes nous aide Ă  prendre conscience de la nĂ©cessitĂ© de l'État. Tant que l'État n'est pas fondĂ© c'est ici ce qu'il appelle le pouvoir commun », les hommes ne peuvent pas vivre ensemble. Leur condition est alors la guerre, une guerre permanente, brutale et indĂ©passable dans la nature, qui rend leur existence misĂ©rable et courte. Le salut se trouve dans l'institution de la loi, laquelle passe par une sortie de l'Ă©tat de nature et l'abandon par l’homme de son pouvoir et de sa libertĂ© de faire tout ce qu'il veut libertĂ© infiniment restreinte puisque proportionnelle Ă  la force dont on est capable et limitĂ©e par la force de l’autre. Le rĂ©sultat de ce passage est la crĂ©ation de l' État et la conquĂȘte de la sĂ©curitĂ©, puisque autrui ne reprĂ©sente plus un danger immĂ©diat et n’a plus de pouvoir sur moi. De surcroĂźt, Rousseau disait 
 chacun s'unissant Ă  tous n'obĂ©it pourtant qu'Ă  lui-mĂȘme et reste aussi libre qu'auparavant. Tel est le problĂšme fondamental dont le contrat social donne la solution ». L'État doit ĂȘtre l'Ă©manation concrĂšte de l'union des hommes qui deviennent Ă  travers lui des citoyens, et pas seulement des sujets. NĂ©anmoins, l'association politique est vue comme un problĂšme », parce qu'elle ne va pas de soi sous sa forme la plus Ă©galitaire et que les hommes n'ont pas d'emblĂ©e les moyens d'instaurer le systĂšme le plus juste qui soit. C'est aussi un problĂšme parce que le siĂšcle de Rousseau ne le rĂ©sout pas les inĂ©galitĂ©s sociales sont flagrantes L'homme est nĂ© libre et partout il est dans les fers » Ă©crit-il. Il faut donc rĂ©aliser ce que l'histoire n'a jusqu'alors jamais permis de constituer un État dans lequel l'union aux autres ne soit pas la condition de notre aliĂ©nation, ou bien le rĂšgne de l'injustice dans lequel il n'y a que les puissants qui trouvent leur place. Pour cela, il faut plus qu'un consensus, il faut un contrat. Le consensus n'est qu'une apparence d'accord, il en est l'expression nĂ©gative en tant que solution de compromis. On tente alors d'harmoniser des intĂ©rĂȘts divergents en les conjuguant par dĂ©faut. Le contrat social au contraire pose une finalitĂ© objective ayant une valeur universelle et il ne peut reposer sur la simple addition des intĂ©rĂȘts particuliers qui par dĂ©finition ne s'accordent pas entre eux autrement que momentanĂ©ment ou faute de mieux. Dans la perspective du contrat, c'est l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral qui est Ă©rigĂ© en principe de l'association et ce n'est qu'Ă  cette condition que tout le monde s'y retrouve », comme on pourrait le dire de maniĂšre triviale. Une contradiction apparente est alors levĂ©e en obĂ©issant Ă  l' État qui respecte le contrat, je n'obĂ©is qu'Ă  moi puisque je suis un contractant. A ce titre, l' État m'oblige et ne me contraint pas, sauf quand je ne respecte plus la loi que j’ai moi-mĂȘme dĂ©cidĂ©e en commun avec les autres On me forcera Ă  ĂȘtre libre » - dit Rousseau. Je suis obligĂ© de respecter ses lois parce qu'elles me protĂšgent autant que tout autre et parce qu'elles n'ont ni prĂ©fĂ©rences ni dĂ©sirs. L'obligation repose aussi sur un rapport bilatĂ©ral je dois quelque chose Ă  la loi, mais la loi me doit aussi quelque chose et nul ne saurait lĂ©gitimement se placer au-dessus d'elle. A contrario, ce qui relĂšve d'une contrainte ne repose que sur la force, l'arbitraire et l'intĂ©rĂȘt particulier. On comprend alors que le contrat social permet de penser sans contradiction le fait qu'on puisse obĂ©ir tout en Ă©tant libre et tout en obĂ©issant finalement Ă  nul autre que soi-mĂȘme. NĂ©anmoins, le point de vue de Hobbes, par exemple, peut ĂȘtre mal compris car la distinction entre l'origine et le fondement n'est pas assez marquĂ©e, tout en lĂ©gitimant un pouvoir politique autoritaire et absolutiste. Si l'on peut admettre que la quĂȘte de la sĂ©curitĂ© et la conservation de la vie constitue une origine vraisemblable Ă  la crĂ©ation d'une institution comme l'État, dont les premiĂšres formes sont Ă©videmment archaĂŻques et simples, il est dangereux d'en conclure que c'est lĂ  aussi son fondement, autrement dit, son principe. L'État n'a pas pour seule mission de nous assurer la sĂ©curitĂ©, il doit aussi nous permettre de faire de nous des ĂȘtres libres. Qu'avons-nous Ă  gagner si nous quittons les dangers de la nature pour les Ă©changer avec ceux d'un État susceptible de se transformer en pouvoir absolu ? D’un autre cĂŽtĂ©, on peut reprocher aux personnes prĂŽnant l'anti-Ă©tatisme en gĂ©nĂ©ral de ne pas faire de diffĂ©rence entre les États. Certes, comme le dit Montesquieu, tout pouvoir tend Ă  abuser du pouvoir. Comment rĂ©soudre le problĂšme que pose ce constat ? Deux solutions sont possibles. L'anti-Ă©tatisme est la premiĂšre d'entre elles voir dans la disparition de l'État une condition nĂ©cessaire de l'Ă©mancipation des hommes. La seconde solution rĂ©sulte en revanche d'une critique de l'État... par lui-mĂȘme seule une forme dĂ©terminĂ©e d'État pourra lever le risque despotique que tout État porte en lui. Il suffit pour cela que l'État sache imposer des limites Ă  son pouvoir. C'est le propre des dĂ©mocraties modernes d'avoir essayĂ© de dĂ©finir de telles limites. En dĂ©clarant les droits de l'homme, l'État rĂ©volutionnaire français de 1789, et avant lui dĂ©jĂ  le jeune État amĂ©ricain en 1776, ont accompli un geste dont la signification philosophique est importante pour la premiĂšre fois, des États ont reconnu qu'il existait des droits naturels de l'homme antĂ©rieurs et supĂ©rieurs Ă  toute autoritĂ© politique et que le but principal de l'État est de les prĂ©server. Marx objectait aux droits de l'homme de n'ĂȘtre que des droits abstraits » laissant jouer les inĂ©galitĂ©s sociales. Mais l'erreur de l'anti-Ă©tatisme est sans doute de ne pas avoir bien perçu l'originalitĂ© des États dĂ©mocratiques. Le fait qu'on y trouve des polices et des prisons ne signifie pas qu'ils sont de mĂȘme nature que les dictatures. Quelles que soient les critiques qu'on peut faire Ă  la citoyennetĂ©, ne vaut-il pas mieux vivre dans un État oĂč ses droits sont reconnus ? Pour conclure, l’État, et plus particuliĂšrement l’État dĂ©mocratique, est le dĂ©fenseur de la libertĂ© de l’individu. Il n’y a donc pas en gĂ©nĂ©ral antinomie entre le cadre Ă©tatique et l’épanouissement de l’individu dans un environnement de libertĂ© si l’on distingue État dĂ©mocratique et État totalitaire. De surcroĂźt, il n’est mĂȘme pas nĂ©cessaire de se placer sur le terrain de la philosophie politique pour se poser la question de savoir si oui ou non l’Etat doit ĂȘtre maintenu pour permettre cet Ă©panouissement. La transformation de la sociĂ©tĂ© postmoderne fait dĂ©jĂ  Ă©clater les contradictions de fait de l’existence de l’Etat. Le retour du nationalisme sur la scĂšne des conflits internationaux nous montre Ă  quel point les enjeux du pouvoir enveloppe aussi une crise d’identitĂ© culturelle. La nation est un mythe, mais qui, comme tous les mythes, a un sens capable de mobiliser les volontĂ©s individuelles. L’Etat moderne est en crise et son existence a cessĂ© d’aller de soi, de valoir pour un idĂ©al. Il est Ă©touffĂ© sous son propre poids, il est confrontĂ© Ă  des exigences contradictoires. Quelque soit le rĂ©gime sous lequel il est placĂ©, de toute maniĂšre l’Etat aura sa rigiditĂ©. Quelque soit le rĂ©gime politique qui le gouverne, l’Etat est aujourd’hui confrontĂ© au dĂ©fit de la globalisation de l’économie et de l’information, confrontĂ© Ă  une volontĂ© locale de gestion, contre la hiĂ©rarchie qu’il impose d’en haut. Ces contradictions cependant n’éliminent pas le sens de l’action politique dont l’envergure devient aujourd’hui mondiale, Ă  la mesure de la responsabilitĂ© que tout homme a devant l’humanitĂ©, Ă  la mesure de la responsabilitĂ© que tout homme a devant la vie. lj8pI2n.
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