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Du vendredi 1 janvier au vendredi 25 mars 2016- TerminĂ© Exposition "Conter le temps, perception et mesure au fil des siĂšcles". Du 30 novembre 2015 au 25 mars 2016 aux Archives DĂ©partementales de la Moselle Au moment oĂč les "fĂȘtes" et le changement dâannĂ©e occupent tous les esprits, les magazines et la publicitĂ©, les Archives dĂ©partementales se penchent sur la maniĂšre de percevoir et de mesurer le temps au fil des siĂšcles. La datation pose en effet bien des problĂšmes Ă lâhistorien dont une des tĂąches essentielles et primordiales est de pouvoir situer et ordonner Ă©vĂ©nements et gĂ©nĂ©rations. Au grĂ© des almanachs, livres, chartes mĂ©diĂ©vales et gravures, lâexposition explique les diffĂ©rentes maniĂšres dâexprimer le cours des jours et des annĂ©es et de dater. Celles-ci nâont pas connu de norme officielle et unique en France avant le milieu du XVIe siĂšcle. Alors mĂȘme que de savants astronomes calculent et rĂ©forment le calendrier, subsistent de nombreuses façons dâĂ©valuer la scansion des jours, au rythme du soleil, des cloches des Ă©glises, du travail de lâannĂ©e, du repos et de la fĂȘte. On ne peut ignorer enfin que le calendrier est porteur dâune culture et quâil a constituĂ© un enjeu politique et religieux. Au fond, pourquoi fĂȘte-t-on la fin ou le dĂ©but de lâannĂ©e - Informations pratiques EntrĂ©e gratuite. Tout public. Horaires dâouverture du lundi au vendredi 8h30 - 16h45 et le samedi 8h30 - 12h30 Renseignements Archives dĂ©partementales de la Moselle 1, allĂ©e du ChĂąteau Ă Saint-Julien-lĂšs-Metz TĂ©l. 03 87 78 05 00 Photo © DPT57 Lieu archives dĂ©partementales de la Moselle Adresse AllĂ©e du ChĂąteau Ville Saint-Julien-lĂšs-Metz DĂ©partement Moselle RĂ©gion Grand Est Pays France AnnoncĂ© anonymement le mercredi 22 juillet 2020 Modifier cet Ă©vĂšnement Nous utilisons des cookies pour nous assurer du bon fonctionnement de notre site, pour personnaliser notre contenu et nos publicitĂ©s, et analyser notre trafic.
Vousapprendrez à me connaitre au gré de mes humeurs, de mes découvertes, de mes rencontres, à travers les morceaux choisis de ma mémoire ou d'ailleurs que je coucherai sur mon écran au fil des jours. Pourquoi j'ai choisi d'écrire ? pour faire prendre l'air à mes idées. Comme avec le train, l'avion, le bus, ou encore le livre, la musique ou le bon vin
La commission histoire et patrimoine en association avec la commission tourisme a crĂ©e un circuit touristique historique. Reparti sur 19 lutins, il vous fait dĂ©couvrir les facettes souvent mĂ©connues de Varaville. 3 boucles vous sont proposĂ©es la boucle du HĂŽme de 4,5 Km du lutrin 1 Ă 11 la boucle des dunes de 2,8 Km du lutrin 12 Ă 15 que vous pouvez faire Ă la suite la boucle du Bourg de 0,6 Km du lutrin 16 Ă 18 avec une extension au lutrin 19 situĂ© dans le marais Ă 1,5 Km du Bourg au niveau de la stĂšle de Guillaume le ConquĂ©rant. Pour accĂ©der Ă la carte interactive, vous pouvez cliquer ci-dessous âlien vers la carte interactive Varaville au fil du tempsâ N°1 â Le tramway Decauville et la gare du HĂŽme Le 11 janvier 1869, Auguste Le Provost de Launay, prĂ©fet du Calvados, annonce au Conseil gĂ©nĂ©ral la rĂ©alisation du projet de monsieur Le Sueur de Gromesnil Ă©tablir une ligne de chemin de fer Caen-Trouville. En 1888, la concession de la ligne est accordĂ©e Ă lâingĂ©nieur Paul Decauville 1846-1928. Le 15 juillet 1892, le tramway est mis en service. ImaginĂ© pour circuler facilement dans les villages, il dessert Cabourg et Dives-sur-Mer. Il passe par le HĂŽme avec un arrĂȘt devant lâhippodrome. On lâappelle communĂ©ment le Decauville », le petit tacot », le tortillard ». Conçu pour le convoyage de produits agricoles, il sâimpose comme moyen de transport en commun grĂące Ă sa facilitĂ© dâinstallation et son Ă faible encombrement. Câest un tramway Ă vapeur circulant sur des voies Ă©troites avec un Ă©cartement entre les rails de 60 centimĂštres. Le convoi comporte des voitures avec compartiments de 1re classe aux banquettes rembourrĂ©es et garnies de velours, de 2e classe avec dossiers rembourrĂ©s et de 3e classe avec bancs en bois. Dâautres voitures sont adjointes pour les bagages et les matĂ©riaux. Pendant lâĂ©tĂ©, des wagons de type chars Ă bancs », trĂšs apprĂ©ciĂ©s des touristes et des baigneurs, sont mis en service. Le Decauville relie Caen Ă Dives-sur-Mer en deux heures. De la gare de Caen, il rejoint BĂ©nouville en longeant le canal, puis Ouistreham dans un sens ou Dives-sur-Mer dans lâautre. En prenant la direction de Sallenelles et de Franceville, il fait une halte au HĂŽme Sainte-Marie juste avant lâentrĂ©e du HĂŽme. Les haltes sont de simples points dâarrĂȘts dĂ©pourvus de bĂątiments pour les voyageurs. Ils permettent de monter et descendre sans bagages. Il y a trois stations au HĂŽme la halte Bourgeois » au niveau de la rue Henri Bourgeois, lâarrĂȘt de la gare du HĂŽme » et la halte Bonnaric » dit lâĂ©criteau » au niveau du club-house du golf. En 1896, lâessor du tourisme induit par Charles Bertrand, propriĂ©taire du Grand HĂŽtel et du casino et nouveau maire de Cabourg, profite au tramway. Ce nâest pas sans problĂšme. Il cohabite sans aucune rĂšgle de sĂ©curitĂ© avec les hippomobiles, les automobiles, les bicyclettes et les piĂ©tons tandis que chevaux et bestiaux effrayĂ©s gĂȘnent son passage. Les accidents et les collisions sont frĂ©quents et parfois mortels ; les dĂ©raillements sont nombreux. MalgrĂ© sa relative lenteur, le Decauville rend de nombreux services aux habitants et aux touristes qui, arrivĂ©s Ă Caen ou Ă Dives-sur-Mer, peuvent accĂ©der facilement Ă leurs lieux de villĂ©giature ou venir dĂ©couvrir le champ de courses du HĂŽme. En 1914, il nây a plus quâun seul arrĂȘt, situĂ© Ă la gare du HĂŽme. Une extension de la ligne jusquâĂ Dives-sur-Mer est rĂ©clamĂ©e par les usagers. Pour traverser la Dives, le pont trĂšs Ă©troit ne permet pas le passage simultanĂ© du tramway et des vĂ©hicules. La population est divisĂ©e faut-il faire descendre les passagers et les bagages et reprendre une autre ligne aprĂšs le pont ou faire attendre les vĂ©hicules quelques minutes ? Câest cette derniĂšre solution qui est retenue. La mise en service des lignes dâautobus entraĂźne la fermeture de la ligne le 29 septembre 1932. Toutes les stations du Decauville ont Ă©tĂ© construites dans le mĂȘme style, avec des colombages. Beaucoup sont alors dĂ©truites. Le sort de la petite gare du HĂŽme est plus heureux. En 1966, gĂȘnant le projet dâĂ©largissement de la route, elle est dĂ©montĂ©e puis remontĂ©e plus Ă lâouest Ă quelques dizaines de mĂštres. Elle devient tour Ă tour agence postale et syndicat dâinitiative », puis office de tourisme », avant de devenir Varaville Informations ». N°2 â Les origines Ă©tymologiques â LâĂ©cole communale La plus ancienne mention connue de Varaville est Wadechervilla en 1025, suivie de Waraville 1155, Varrevilla 1190 et Varavilla 1230. Wadechervilla vient du bas-latin wadum » qui dĂ©signe un guĂ©, et du vieux français cher » qui signifie marais », tandis que la terminaison villa » indique au Moyen Ăge un domaine rural ou un village. Varaville est donc littĂ©ralement le village du guĂ© du marais », ce qui sâaccorde tout Ă fait avec sa position Ă lâextrĂ©mitĂ© de la chaussĂ©e romaine qui a permis le franchissement des marais de la Dives et de la Divette. Si les origines du village et de la paroisse de Varaville remontent au haut Moyen Ăge, on y a aussi trouvĂ© des vestiges gaulois et romains qui prouvent que des gens ont vĂ©cu lĂ bien avant lâan mil. Au XIIe siĂšcle, Varaville est aux mains des puissants comtes dâĂvreux qui y fondent un bourg, une petite agglomĂ©ration rurale ; ce bourg est Ă peu de chose prĂšs le mĂȘme quâaujourdâhui. Le HĂŽme, domaine rural rattachĂ© Ă Varaville, nâest nommĂ© dans lâĂ©crit quâĂ la fin du Moyen Ăge, mais son origine remonte Ă lâĂ©poque des vikings elle dĂ©coule du norois holm », dĂ©signant une Ăźle ou une terre entourĂ©e dâeau, que lâon retrouve par exemple dans Stockholm. Le holm, devenu au fil des siĂšcles le Holme », puis le Homme » et enfin le HĂŽme » par contraction des deux M, correspond Ă une portion de terre situĂ©e en rive gauche de lâancien estuaire marĂ©cageux de la Dives, entre la plage au nord, la limite de Varaville Ă lâouest, les Panoramas Ă lâest, et les fermes dâOsseville et du HĂŽme au sud. Un peu dâorthographe En 1893, Jules Sevrette explique dans LâĂ©cho de Cabourg que lâorthographe moderne du HĂŽme vient dâun anglomane qui, en rĂ©fĂ©rence Ă une chanson de lâĂ©poque Home ! Sweet Home !, de Henry Rowley Bishop, 1823 nomme sa villa Sweet Home ». On trouve en effet le Homme » avec deux M » sur la carte de Cassini vers 1750 et le cadastre de 1826, alors que les premiĂšres cartes topographiques Ă©ditĂ©es en 1879 et 1892 indiquent Le Home ». Lâaccent circonflexe nâapparaĂźt quâen 1950. Quelques lieux-dits des environs, de mĂȘme origine, ont conservĂ© quant Ă eux les deux M » de leur ancienne orthographe les Hommets », Suhomme », Homme »⊠LâĂ©cole communale voit le jour en 1926. AprĂšs une pĂ©riode de transition dans la salle Ă manger dâune villa de la rue des Bains, la municipalitĂ©, sous lâĂ©gide dâArthur Martine, se dote dâune vaste classe et dâune maison de fonction pour lâinstituteur. GrĂące au prĂ©ventorium » qui fournit 6 Ă 7 Ă©lĂšves, la petite Ă©cole comptera jusquâĂ 30 Ă©lĂšves, puis 49 en 1939, entre les enfants du HĂŽme, les petits parisiens et les enfants de lâorphelinat de Galignani de Corbeil-Essonnes. Madame Magdeleine y crĂ©e plus tard deux nouvelles classes lâune pour les plus petits dans les locaux de BĂ©thanie, et lâautre, lâĂ©cole Deschiens », dans la salle de la villa BrĂšche VallĂ©e », prĂȘtĂ©e par madame Deschiens. Pour lâanecdote, son mari Victor, pharmacien Ă Paris, est lâinventeur de lâhĂ©moglobine Deschiens, qui a fait sa renommĂ©e pendant la Grande Guerre. LâĂ©cole du HĂŽme ferme ses portes en 1973 ; ses locaux accueillent aujourdâhui la bibliothĂšque municipale. N°3 â La chapelle Saint-Joseph En 1870, Armand Leclerc, nĂ©gociant Ă Rouen, ambitionne de bĂątir au HĂŽme non pas une maison de vacances mais un grand hĂŽtel, face Ă la mer. InaugurĂ© en 1879, Leclerc lui adjoint quatre ans plus tard une chapelle privĂ©e, en bord de route. Son architecture, combinant la brique et la pierre calcaire, la rapproche de lâĂ©glise Saint-Aubin de Houlgate, inaugurĂ©e en 1878. Le 17 mai 1884, Monseigneur Hugonin donne lâautorisation de lâutiliser pendant deux mois par an pour ce que lâon appelle la colonie des baigneurs ». Elle est consacrĂ©e dĂ©but aoĂ»t 1884. Le 17 mars 1892, Armand Leclerc se retire et vend la chapelle Ă la paroisse pour 3 020 francs. En 1893, le prĂ©sident de la RĂ©publique Sadi Carnot et le ministre des cultes Raymond PoincarĂ© accordent par dĂ©cret lâutilisation de celle-ci comme chapelle de secours de la paroisse, en raison de lâinondation rĂ©guliĂšre des chemins reliant Le HĂŽme au bourg de Varaville. La nouvelle cloche de la chapelle est baptisĂ©e Marie-Louise par son donateur Anthime Cornu et sa marraine Louise-Henriette Maurisset. Le 9 dĂ©cembre 1905, lors de lâadoption de la loi de sĂ©paration des Ăglises et de lâĂtat, la chapelle devient propriĂ©tĂ© de la commune. En 1930, lâabbĂ© Ătienne reçoit en donation la petite maison prĂšs de la chapelle qui devient son presbytĂšre pendant la saison. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle sert de dĂ©pĂŽt de munitions aux Allemands. LâĂ©difice souffre des combats de 1944 Ă lâouest, une large brĂšche sâinscrit de la base au clocher, tandis quâĂ lâest le mur est bĂ©ant jusquâau sommet. Le petit clocher octogonal est Ă claire-voie et la cloche en morceaux. La chapelle est restaurĂ©e en 1945 et retrouve en 1948 des vitraux neufs rĂ©alisĂ©s par Georges-Pierre Sagot 1898-1975, maĂźtre peintre-verrier Ă Bayeux. Ces vitraux flamboyants » de la nef et du chĆur, sur le thĂšme des BĂ©atitudes », sont remarquables par leurs teintes rouges, orangĂ©es et violettes. La plupart comportent des dĂ©dicaces, dont celle de la famille Walrand qui a financĂ© les anciens vitraux en mĂ©moire de leur fils Pierre, dĂ©cĂ©dĂ© en 1915 Ă lâĂąge de 22 ans. Le 30 aoĂ»t 1949, lâabbĂ© Ătienne reçoit lâĂ©vĂȘque Monseigneur Picaud pour la bĂ©nĂ©diction de la chapelle restaurĂ©e. Au clocheton octogonal a succĂ©dĂ© une flĂšche de type augeron couverte dâardoises. La cloche Marie-Louise, dĂ©truite, est remplacĂ©e par celle de lâĂ©glise du bourg, fondue en 1816, un peu Ă©brĂ©chĂ©e par sa chute mais toujours fonctionnelle. Sur la façade sud, dâĂ©troites baies encadrent le porche, surplombĂ© par trois occulus en forme de croix que surmonte une frise gĂ©omĂ©trique en dents-de-scie dĂ©limitant le haut fronton. Celui-ci, percĂ© dâune niche, accueille la statue de Saint-Joseph, patron des charpentiers, des bĂątisseurs et des causes difficiles. N°4 â La naissance du HĂŽme Au XVIIIe siĂšcle, le HĂŽme est encore une vaste prairie inondable longĂ©e par une dune. Depuis la mort du marquis ThĂ©odore-Marc de Saint-Pierre, son fils AldĂ©ric est propriĂ©taire dâun patrimoine de 223 hectares. En 1864, il en cĂšde 196, dont la ferme du HĂŽme, Ă Jacques MalhĂ©nĂ©, un promoteur qui revend ses terrains par lots, contrairement Ă Cabourg oĂč monsieur Durand-Morimbau trace des rues pour diviser le terrain en parcelles. Chaque acquĂ©reur dâun lot au HĂŽme doit dĂ©fricher une allĂ©e menant de la route Ă la mer, Ă qui il donne bien souvent son nom. Les premiĂšres maisons du HĂŽme sont Ă©rigĂ©es Ă lâouest vers Merville-Franceville. LâhĂŽtel Sainte-Marie voit le jour. Petit Ă petit, de Cabourg Ă Sallenelles, de belles villas se dressent sur le bord de mer, faisant la joie des promeneurs amenĂ©s par le tramway. En 1880, la SociĂ©tĂ© des terrains du HĂŽme » construit le Grand HĂŽtel. Il sera rachetĂ© par Armand Leclerc en 1884. Alors que Le HĂŽme se dĂ©veloppe, plusieurs colonies de vacances y apparaissent et prennent le nom des villes qui les ont créées le Gai-sĂ©jour » Saint-HonorĂ©-dâEylau, lâAndelysienne », les Chalets corbeillois », BĂ©thanie » fonctionnent Ă plein. Le HĂŽme sâĂ©quipe pour pouvoir accueillir une population Ă lâannĂ©e. On y trouve un Grand Bazar », une boucherie, une charcuterie, trois Ă©piceries, un dĂ©pĂŽt de pain, une pĂątisserie, deux hĂŽtels-restaurants, un cafĂ© et des entreprises artisanales de maçonnerie, menuiserie, peinture, couverture, plomberie⊠La chapelle Saint-Joseph et la mairie annexe, ouverte dans lâactuelle charcuterie de lâavenue PrĂ©sident RenĂ© Coty, permettent dâen faire un vrai village. AprĂšs 1944, le tourisme est en plein essor et le HĂŽme, avec sa magnifique plage et ses dunes sauvages, est trĂšs apprĂ©ciĂ© ; de nombreuses villas estivales ou rĂ©sidentielles y voient le jour. Le quartier des Panoramas Ces terrains en bord de mer, entre le golf et lâavenue des Devises, propriĂ©tĂ© de Jacques MalhĂ©nĂ©, sont vendus en 1867 Ă Hyppolyte Toupet qui y construit en 1871 la ferme des Panoramas, puis en 1898 Ă Pierre Derenne, un imprimeur parisien. Le 11 aoĂ»t 1899 voit la naissance du quartier des Panoramas, dont les rues font souvent rĂ©fĂ©rence aux premiers propriĂ©taires. Les dĂ©buts sont toutefois difficiles. En 1914, ne sont guĂšre bĂąties plus de 10 grandes villas, puis une trentaine de maisons en 1920. En 1926, la sociĂ©tĂ© Cabourg-Panoramas » rachĂšte les lots invendus aux hĂ©ritiers Derenne, sa sĆur Marie et son neveu Augustin Phelipot, et projette un nouveau plan de lotissement intĂ©grant les parcelles situĂ©es au sud de lâavenue PrĂ©sident RenĂ© Coty et Ă lâest de lâavenue des Devises, vers Cabourg. La publicitĂ© de lâĂ©poque vante les atouts de la plage et les moyens de transport qui permettent dây accĂ©der. Toutefois, la crise sâinvite. En 1935, la sociĂ©tĂ© Cabourg-Panoramas » est dissoute et les lots invendus sont partagĂ©s entre les actionnaires. Le lotissement de la plage des Panoramas En 1899, Jean-Baptiste Desplats achĂšte trois lots pour 4,1 hectares Ă Pierre Derenne quâil revend en 1907 Ă son gendre Paul Desombre, associĂ© Ă son frĂšre Georges. En 1910, Paul rachĂšte les terrains de son frĂšre et divise en 55 parcelles les trois lots rĂ©unis, baptisĂ©s la Plage des Panoramas ». Lors de la crĂ©ation de lâactuelle rue Paul Desombre, le nombre de ces parcelles sera rĂ©duit Ă 33. N°5 â La Seconde Guerre mondiale LâĂ©glise Saint-Germain en 1944 collection privĂ©e. Lâinvasion allemande fait fuir des milliers de familles de Belgique, du nord et de lâest de la France. Ă Varaville, la commune les hĂ©berge au prĂ©ventorium et dans les villas de particuliers. Le maire Paul Leroy estime la population de la commune Ă plus de 2 000 personnes. Mi-septembre, aprĂšs la signature de lâarmistice, ils sont tous repartis. Les Allemands sâinstallent alors au HĂŽme oĂč ils rĂ©quisitionnent 80 villas et le prĂ©ventorium. Le HĂŽme accueillera ainsi jusquâĂ 800 soldats du Reich. Une antenne de la Kommandantur de Cabourg sâinstalle au HĂŽme, villa Suzanne ». Au mois de mai 1942, la plage nâest plus accessible quâaux pĂȘcheurs, et seulement par les rues Armand Leclerc et Saint-Louis. Sur la cĂŽte, des blockhaus apparaissent un peu partout, construits par des ouvriers requis par lâorganisation Todt. La milice, qui rĂ©unit prĂšs de 80 membres locaux, participe aux rafles, sous lâautoritĂ© de la Gestapo. En rĂ©ponse, la rĂ©sistance sâorganise. GeneviĂšve Cebost, secrĂ©taire de mairie et membre du rĂ©seau franco-belge ZĂ©ro-France, renseigne sur les troupes Ă©tablies dans la commune, fabrique des fausses cartes dâidentitĂ© avec la complicitĂ© du maire et exfiltre les rĂ©fractaires au STO et les aviateurs abattus. Les informations transmises aux AlliĂ©s sur les dĂ©fenses cĂŽtiĂšres seront dâune aide prĂ©cieuse dans la prĂ©paration du DĂ©barquement. Au printemps 1944, les Allemands sâattendent Ă un dĂ©barquement alliĂ© sur les cĂŽtes de la Manche. LâaccĂšs aux villas est interdit puis, fin fĂ©vrier, la population du HĂŽme est Ă©vacuĂ©e. Le marĂ©chal Rommel crĂ©e une dĂ©rivation de la Dives pour inonder les marais et 600 hectares de prairies pouvant servir de terrains dâatterrissage. Un barrage artificiel, prenant appui sur le pont de la Dives, entre Brucourt et Varaville, fait dĂ©border le fleuve. En quelques semaines, lâeau envahit les marais et atteint le seuil des maisons. Rommel fait Ă©galement abattre 2 500 pins dans les parcs des villas, afin de planter 5 000 poteaux hauts de 4 mĂštres sur la plage les fameuses asperges de Rommel », reliĂ©es entre elles par des kilomĂštres de barbelĂ©s et des chapelets de mines. Enfin, un immense fossĂ© antichar est creusĂ© Ă travers le terrain de golf, au niveau des trous n°7 et 12, et vers le Bas-Cabourg. Sur les routes, 60 000 mines sont posĂ©es. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, des centaines de parachutistes de la 6e Airborne Division britannique sont larguĂ©s au-dessus de Varaville. Beaucoup tombent dans les marais ; 300 se noient dĂšs leur arrivĂ©e. Les paras du 9e bataillon, sous les ordres du colonel Otway, doivent marcher vers la batterie de Merville pour en neutraliser les canons. Sur les 750 hommes larguĂ©s dans le ciel, seule une centaine parvient Ă faire taire la batterie, tandis que leurs camarades font sauter les ponts de la Dives afin dâempĂȘcher lâarrivĂ©e des renforts ennemis. Ă Varaville, le chĂąteau, occupĂ© par les Allemands, est pris dâassaut tandis que les sapeurs dynamitent le pont de la Divette. Des Varavillais font le coup de feu Ă leurs cĂŽtĂ©s et les guident dans le marais. Le bourg est libĂ©rĂ© Ă lâaube. Le 7 juin, les Allemands contre-attaquent. MalgrĂ© la destruction du pont, la Divette est franchie aisĂ©ment. InfĂ©rieurs en nombre et ne disposant que dâarmes lĂ©gĂšres, les paras canadiens se replient vers Ranville. ĂvacuĂ©, le bourg est bombardĂ© deux mois durant, tandis que les combats font rage de Troarn Ă Sallenelles. LâĂ©glise, ravagĂ©e, sert dâhĂŽpital militaire. Le 17 aoĂ»t, lâopĂ©ration Paddle est dĂ©clenchĂ©e paras et commandos britanniques, aidĂ©s de la brigade Piron, marchent en direction de la Seine. Le commando 3 du colonel Peter Young investit le bourg et fait fuir les Allemands qui dĂ©truisent le pont de la Dives derriĂšre eux. SimultanĂ©ment, les Belges de la brigade du colonel Piron libĂšrent le HĂŽme, puis Cabourg. Les bombes ayant Ă©ventrĂ© les digues, lâeau salĂ©e a remplacĂ© lâeau douce et il faudra des annĂ©es pour que le marais soit de nouveau exploitable. Ă leur retour, les Varavillais trouvent la chapelle et le prĂ©ventorium sinistrĂ©s, leurs maisons et villas bombardĂ©es et pillĂ©es. Tout est minĂ© les parcs des villas, le golf, la plage⊠Il faut Ă prĂ©sent reconstruire lâavenue PrĂ©sident RenĂ© Coty et son alignement de maisons verront le jour dans lâaprĂšs-guerre. N°6 â Le grand hĂŽtel et le prĂ©ventorium En 1877, la SociĂ©tĂ© des terrains du HĂŽme est constituĂ©e par Armand Leclerc et Aimable Roussel, un avocat du Havre. Elle achĂšte deux ans plus tard une parcelle de 6 400 m2 Ă Jacques MalhĂ©nĂ©, sur laquelle elle construit le Grand HĂŽtel sur la dune, face Ă la mer. Il est inaugurĂ© en 1880. De chaque cĂŽtĂ© du bĂątiment central se trouvent les chambres et les cabines de bains. Un escalier descend Ă la plage. En 1884, Armand Leclerc rachĂšte lâĂ©tablissement Ă la sociĂ©tĂ© ainsi que 27 hectares de dunes situĂ©es Ă lâest de la propriĂ©tĂ© de Jacques MalhĂ©nĂ©. Il y construit sa maison la LĂ©ontine » et la chapelle Saint-Joseph. La rue Adrien Lebeaux, qui y mĂšne depuis Cabourg, sâest appelĂ©e autrefois rue Armand Leclerc », jusquâau jour oĂč elle est dĂ©baptisĂ©e aprĂšs-guerre par crainte de confusion avec lâavenue GĂ©nĂ©ral Leclerc. Le 20 septembre 1891, Armand Leclerc dĂ©cide de se retirer. Le Grand HĂŽtel du HĂŽme avec 30 lots sont mis en vente par adjudication. Ils trouvent preneur lâannĂ©e suivante lorsquâAimable Roussel acquiert le Grand HĂŽtel, la Savoyarde » et 16 hectares de terrain. Le 31 aoĂ»t 1892, aprĂšs le dĂ©cĂšs dâAimable Roussel, ses huit hĂ©ritiers, dont Vincent Roussel 1864-1934, revendent lâhĂŽtel et une parcelle de 8 050 m2 Ă William Pineau, hĂŽtelier Ă Saint-Pierre-lĂšs-Elbeuf. LâĂ©tablissement devient une succursale saisonniĂšre ouverte deux mois par an. Le reste de lâannĂ©e, le HĂŽme est un dĂ©sert oĂč nâhabitent que les gardiens des villas. En 1910, Hilarion Pineau succĂšde Ă William. Il revend lâhĂŽtel en 1914 Ă EugĂšne Guillet. InoccupĂ©, lâĂ©tablissement est rĂ©quisitionnĂ© par lâarmĂ©e qui en fait une maison de convalescence pour les blessĂ©s de guerre. Le 24 mars 1920, EugĂšne Guillet, trĂšs ĂągĂ© et sans hĂ©ritier, fait don de lâensemble Ă lâassociation de lâhĂŽpital Saint-Joseph de Paris. La maladie la plus frĂ©quente et la plus redoutĂ©e Ă lâĂ©poque est la tuberculose. En 1922, lâhĂŽtel devient un prĂ©ventorium pour les enfants poitrinaires ou vivant dans un milieu menacĂ© de contagion. Sous la surveillance vigilante des sĆurs, ils y trouvent un environnement vivifiant et sain, un Ă©quilibre alimentaire, une hygiĂšne de vie et du repos. Entre les rues Jacques MalhĂ©nĂ© et Adrien Lebeaux, lâassociation dispose pour ses petits pensionnaires dâun grand espace de dunes oĂč seront plantĂ©s des pins et des cyprĂšs. En 1925, grĂące au don de Madame de Sarres, le prĂ©ventorium se dote dâune chapelle et dâune aile afin de recevoir les enfants, de plus en plus nombreux en pĂ©riode estivale. La chapelle est bĂ©nie par le vicaire gĂ©nĂ©ral de Bayeux. Les familles parisiennes rendre visite Ă leurs enfants dĂ©couvrent la rĂ©gion et certains choisissent dây revenir ou dâacquĂ©rir une parcelle pour y bĂątir une rĂ©sidence dâĂ©tĂ©. Sans lâavoir recherchĂ©, le PrĂ©ventorium fait ainsi la promotion du HĂŽme. Vers 1964, le prĂ©ventorium est finalement dĂ©moli pour laisser place en 1969 Ă la rĂ©sidence Saint-Joseph. Ă ce jour, seul subsiste, Ă lâangle de la rue Guillaume le ConquĂ©rant et de lâavenue du Grand HĂŽtel, lâancien pavillon dâisolement oĂč les petits malades contagieux Ă©taient mis en quarantaine. N°7 â Le poste de secours âLe Moraâ En 1066, pendant six mois, Guillaume, qui nâest pas encore le ConquĂ©rant, rassemble sa flotte dans lâestuaire de la Dives, face au petit village de pĂȘcheurs de Dives-sur-Mer, pour y prĂ©parer la conquĂȘte de lâAngleterre. De nombreux bateaux mouillent Ă Varaville. Le millier de grands navires servant au transport de lâarmada exige une organisation et un espace considĂ©rables. Pendant six mois, il faut loger et nourrir les hommes et les chevaux, construire des magasins pour stocker les vivres et le matĂ©riel, forger des armes et des clous, cuire du pain⊠En provenance de Barfleur, oĂč il a Ă©tĂ© construit, le navire amiral de Guillaume, le Mora », attend dans lâestuaire son appareillage pour Saint-ValĂ©ry-sur-Somme. Le Mora est un cadeau de la duchesse de Normandie, Mathilde de Flandre. Ă sa proue, un angelot dorĂ© dĂ©signe de son index droit lâAngleterre tandis que sa main gauche porte Ă sa bouche un cor dâivoire. En remerciement, le ConquĂ©rant offrira le riche comtĂ© de Kent Ă la reine Mathilde. Le Mora et les autres navires de Guillaume ont Ă©tĂ© conçus dans lâesprit des navires vikings. Ă la maniĂšre de ses ancĂȘtres vikings, Guillaume lâĂ©quipera dâune girouette dorĂ©e. On sâest beaucoup interrogĂ© sur lâorigine mĂȘme du nom Mora. Il pourrait avoir une origine noroise et faire rĂ©fĂ©rence Ă lâĂ©lection des rois de SuĂšde oĂč, lors dâune assemblĂ©e appelĂ©e Thing de Mora », sur un monument de pierres connu sous le nom de Morasteinninn » la pierre de Mora », le futur roi est intronisĂ©. Ce choix exprimerait la volontĂ© de Guillaume de se faire couronner roi dâAngleterre. Ă moins quâil ne soit lâanagramme du mot Amour » en latin ou quâil ne dĂ©signe en ancien français la pointe dâune lance ou dâune Ă©pĂ©e, ce qui ferait de ce navire le fer de lance » destinĂ© Ă conduire la traversĂ©e vers lâAngleterre, sous la protection de Dieu et de ses saints. . N°8 â Le golf de Cabourg-Le HĂŽme En 1907, Charles Bertrand, propriĂ©taire du Grand HĂŽtel de Cabourg et du casino, souhaite la crĂ©ation dâun golf. PlutĂŽt que dâacquĂ©rir des terrains dans les dunes en bord de mer, il utilise une partie du champ de courses au sud de lâavenue PrĂ©sident RenĂ© Coty. Il fait dessiner un premier parcours de 18 trous dâenviron 6 000 mĂštres, rĂ©alisĂ© par Lane Jackson, un sportman anglais concepteur du golf du Touquet. Sur une superficie de 42 hectares, le nouveau parcours se compose dâune bande sablonneuse le long de la route et dâune autre dans le marais. Le 7 juillet 1907, lors de lâinauguration du golf, un match acharnĂ© oppose le champion du monde français Arnaud Massy, vainqueur du British Open, au professeur de golf Dominique, originaire comme lui de Biarritz. Le parcours est particuliĂšrement prisĂ© par la clientĂšle anglaise et amĂ©ricaine. En 1910, Charles Bertrand crĂ©e la sociĂ©tĂ© fermiĂšre des Grands Ătablissements » et y intĂšgre le Grand HĂŽtel, le Casino et les jardins. La Compagnie Ruhl » en devient le gestionnaire. Henry Ruhl, dâorigine anglaise et naturalisĂ© Français en 1907, est un riche propriĂ©taire de 80 hĂŽtels et casinos de luxe Ă Nice, Cannes, Paris, Le Havre. DĂ©sirant agrandir ce dernier en crĂ©ant de nouveaux links sur les dunes, la sociĂ©tĂ© fermiĂšre fermiĂšre des Grands Ătablissements contacte Lane Jackson qui, dĂ©jĂ engagĂ© sur le projet de Stoke Park en Angleterre, transmet la demande Ă son ami Harry Colt, une future cĂ©lĂ©britĂ© mondiale. Par manque de place pour crĂ©er un 18 trous » entiĂšrement en bord de mer, Colt propose une solution alternative il crĂ©era seulement cinq nouveaux trous cĂŽtĂ© mer et transformera les 18 premiers trous du marais en 13 trous. Ă lâĂ©poque, la rue Henri Deicke traverse encore le nouveau golf ». Sa dangerositĂ© entraĂźnera toutefois sa fermeture en 2001. En 1923, la SociĂ©tĂ© FermiĂšre des Grands Ătablissements » acquiert les 8 hectares sur lesquels se trouvent les cinq trous du golf des dunes ». Ouvert du 1er juin au 1er octobre, le parcours mesure 5 226 mĂštres pour un par 69. Les succĂšs sâenchaĂźnent de 1924 Ă 1927. MalgrĂ© tout, la crise de 1929 et lâouverture du golf de Sarlabot Ă Dives-sur-Mer en 1930 sonnent pour un temps le glas du golf de Cabourg le HĂŽme. En 1932, Cabourg dĂ©sire Ă nouveau disposer dâun golf afin dây attirer une clientĂšle aisĂ©e. La ville achĂšte 38 hectares de terrains au sud de lâavenue PrĂ©sident RenĂ© Coty et les loue Ă la SociĂ©tĂ© du Golf et de lâAĂ©roport de Cabourg ». Les dunes », toujours propriĂ©tĂ© de la SociĂ©tĂ© FermiĂšre des Grands Ătablissements », sont quant Ă elles louĂ©es Ă la ville pour un denier symbolique. Toutefois, en dĂ©pit dâimportants travaux de remise en Ă©tat, le succĂšs nâest pas au rendez-vous. En 1934, un an seulement aprĂšs sa rĂ©ouverture, la SociĂ©tĂ© du Golf et de lâAĂ©roport de Cabourg » est dĂ©clarĂ©e en faillite. Monsieur Desportes, directeur et professeur de golf, propose alors ses services et le golf rouvre ses portes en 1936. Mais, fin 1938, les comptes sont de nouveau catastrophiques et la ville abandonne. En 1952, Philippe Gintz fonde la Nouvelle SociĂ©tĂ© du Golf » et propose Ă Cabourg de le recrĂ©er aprĂšs quinze ans dâabandon, principalement pendant la guerre. Le golf des dunes est alors louĂ© Ă la SociĂ©tĂ© FermiĂšre des Grands Ătablissements », puis rachetĂ© par la ville de Cabourg en 1956. Lâancien club-house dĂ©truit est rebĂąti en planches. En 1963, la SCI Les Sables » achĂšte la dĂ©pendance de la villa du mĂȘme nom qui devient le nouveau club-house. En 1966, la reconstruction du golf se termine sur 20 hectares, il comporte 11 trous par 3 sur 4 500 mĂštres pour un par total de 64. En 1985, les villes de Cabourg et de Varaville sâassocient pour crĂ©er un syndicat intercommunal qui achĂšte 23 hectares de terrain depuis la route vers le sud, dans le marais. LâannĂ©e suivante voit le dĂ©but des travaux dâagrandissement avec lâaide de lâarchitecte Olivier Brizon. Un practice et deux greens dâentraĂźnement voient le jour sur dâanciennes parties du golf de 1907. Le parcours remodelĂ© mesure dĂ©sormais 5 500 mĂštres pour un par 68 avec plusieurs obstacles dâeau. En 2008, la modification du trou n°6 porte le par Ă 69. N°9 â Le poste de secours âLes Seigneursâ En 1065, par lâintermĂ©diaire de lâarchevĂȘque de Canterbury, le roi Ădouard le Confesseur offre Ă Guillaume de Normandie sa succession au trĂŽne dâAngleterre. Mais, Ă sa mort, le 5 janvier 1066, Harold Godwinson, jeune chef du parti anglo-saxon, renie son serment de fidĂ©litĂ© et se fait proclamer roi par les nobles anglais. Il est sacrĂ© Ă Westminster sous le nom dâHarold II. Par ce parjure, sâestimant dĂ©possĂ©dĂ© de son hĂ©ritage, Guillaume obtient lâappui du pape Alexandre II et se prĂ©pare Ă traverser la Manche avec 8 000 hommes, dont 3 000 cavaliers, pour sâemparer du trĂŽne. Le 29 septembre 1066, il dĂ©barque dans la baie de Pevensey, dans le Sussex, alors que lâarmĂ©e de Harold affronte Ă Stamford Bridge le roi viking de NorvĂšge Harald Hardrada. Apprenant le dĂ©barquement de lâarmada normande, Harold lance son armĂ©e Ă marche forcĂ©e vers Hastings oĂč les Normands se sont retranchĂ©s. Le 14 octobre sâengage alors la bataille mythique, immortalisĂ©e par la Tapisserie de Bayeux, Ă lâissue de laquelle Harold trouve la mort. Guillaume devient roi dâAngleterre. Parmi les compagnons du ConquĂ©rant, dont la liste, dressĂ©e par Arcisse de Caumont, est gravĂ©e au-dessus du portail dâentrĂ©e de lâĂ©glise de Dives-sur-Mer, figurent les noms de deux chevaliers, Raoul de Beaufou et son frĂšre Guillaume, issus du lignage des seigneurs de Varaville. En rĂ©compense, Raoul de Beaufou 1040-1102 devient lord de Hockering et sheriff de Norfolk de 1091 Ă 1102. Quant Ă son frĂšre Guillaume 1025-1091, il reçoit ou acquiert 251 manoirs dans le Norfolk et le Suffolk, et devient Ă©vĂȘque de Tetford Ă la fin de sa vie, le 25 dĂ©cembre 1085. N°10 â La premiĂšre bataille de Varaville Harald Blatand â Fresque du XVIe siĂšcle Ă la cathĂ©drale de Roskilde. En 936, Ă la mort du roi Raoul de Bourgogne, la couronne des Francs revient Ă Louis IV dâOutremer, fils de Charles le Simple. Revenu dâexil en Angleterre, Louis rĂȘve de revanche et songe Ă reprendre au duc de Normandie, Guillaume Longue-ĂpĂ©e, les territoires jadis cĂ©dĂ©s par son pĂšre Ă Rollon. En 943, la mort de Longue-ĂpĂ©e, dont le jeune hĂ©ritier Richard nâest encore quâun enfant ĂągĂ© de douze ans, lui en donne lâoccasion. Lâhistorien normand Guillaume de JumiĂšges rapporte quâun chef viking nommĂ© Harald est venu mener des raids vikings en Normandie, dans le Bessin et le Cotentin, oĂč la souverainetĂ© franque nâest pas encore clairement Ă©tablie sur les seigneurs bretons. Câest alors que Louis IV saisit lui aussi lâoccasion pour envahir la Normandie Ă la tĂȘte de son armĂ©e. En riposte, le rĂ©gent de Richard, Bernard, en appelle aux vikings de Harald afin quâils dĂ©fendent le jeune duc contre le roi franc. En 945, depuis le Cotentin, Harald et sa flotte dĂ©barquent sur la rive gauche de lâestuaire de la Dives, non loin du lieu-dit la Saline de Corbon », que Dudon de Saint-Quentin XIe siĂšcle et Robert Wace XIIe siĂšcle situent prĂšs de Varaville. Ils se dirigent ensuite vers le pont de Dives-sur-Mer oĂč une rencontre diplomatique est prĂ©vue entre les gens du roi et ceux du duc. ArrivĂ©s de chaque cĂŽtĂ© du pont, les deux parties en viennent rapidement aux armes. Les Normands prennent le dessus et parviennent Ă capturer le roi Louis qui sera libĂ©rĂ© plus tard en Ă©change dâune forte rançon et de la promesse de ne plus attenter au pouvoir du jeune duc Richard. LâidentitĂ© de ce Harald a fait couler beaucoup dâencre sâagirait-il, comme le veut la lĂ©gende, de Harald Ier Ă la dent bleue, roi du Danemark exilĂ© par ses fils ? Pour lâanecdote, Harald Ă la dent bleue devrait son surnom Ă ses dents, gĂątĂ©es ou peut-ĂȘtre plus joliment colorĂ©es par les myrtilles, dont il aurait Ă©tĂ© extrĂȘmement friand⊠Mais cette identification est trĂšs incertaine. Plusieurs chefs vikings, dont les noms nous sont inconnus, sont alors Ă©tablis en Normandie et les ducs de cette Ă©poque sont en mesure de sâattacher leurs services en cas de nĂ©cessitĂ©. Quoi quâil en soit, Harald Ă la dent bleue nous a bien lĂ©guĂ©, avec son nom, un Ă©trange hĂ©ritage. En 1997, IBM, Intel, Ericsson, Nokia et Toshiba travaillent au dĂ©veloppement dâune technologie permettant la communication entre appareils. Alors quâils cherchent un nom pour ce projet, deux ingĂ©nieurs dâIntel et Ericsson boivent un verre Ă Toronto et, passionnĂ©s dâhistoire, en viennent Ă parler dâun livre retraçant la vie du roi Harald qui a unifiĂ© le Danemark et la NorvĂšge au Xe siĂšcle. Comme Harald Ă la dent bleue Bluetooth en anglais, ils sâefforcent, eux aussi, dâunir des technologies de communication. Trouvant lâidĂ©e gĂ©niale, ils crĂ©ent alors un visuel reprĂ©sentant une pierre runique sur laquelle le roi Harald tient un tĂ©lĂ©phone dans une main et un ordinateur dans lâautre. LâĂ©quipe dĂ©cide de garder le nom de Bluetooth ». Le cĂ©lĂšbre logo bleu et blanc reprĂ©sente les initiales du roi danois, H et B, en alphabet runique, unies pour former ce symbole incontournable. N°11 â Le champ de courses et lâaĂ©rodrome En 1870, Jean Gimet, prĂ©fet du Calvados, annonce la naissance dâune sociĂ©tĂ© dans le but de crĂ©er un centre dâĂ©levage et de courses hippiques. Câest ainsi que lâhippodrome sâinstalle Ă Varaville, sur 42 hectares situĂ©s au sud de lâavenue PrĂ©sident RenĂ© Coty, depuis le golf actuel jusquâĂ lâavenue GĂ©nĂ©ral Leclerc, 600 mĂštres plus loin. La piste de plat, longue de 2 200 mĂštres trot et galop, et la piste de steeple-chase 9 obstacles sont tracĂ©es Ă travers les prĂ©s et ceinturĂ©es dâune barriĂšre Ă©questre blanche, composĂ©e de lices en bois sur laquelle sâappuient les spectateurs endimanchĂ©s. FrĂ©quemment inondĂ©es lâhiver, les pistes doivent ĂȘtre remises en Ă©tat chaque annĂ©e. De lâautre cĂŽtĂ© du champ de courses, prĂšs de la rue Saint-Charles, se trouve Le Village ». Cet ensemble de bĂątiments en forme de L, ouvert sur lâavenue PrĂ©sident RenĂ© Coty, est le haras de dressage des chevaux de course. Un ancien jockey, Gabriel Dijol, propriĂ©taire de la villa du mĂȘme nom, y est entraĂźneur. DĂ©but aoĂ»t, lors de deux jours de festivitĂ©s, des tribunes en bois sont montĂ©es pour accueillir les spectateurs de plus en plus nombreux. Elles sont ensuite dĂ©montĂ©es jusquâĂ lâannĂ©e suivante. Les courses de Varaville succĂšdent alors Ă celles de Caen qui ont lieu le premier dimanche dâaoĂ»t. Chacun y rivalise de parures, de tenues et dâĂ©quipages. Les concours hippiques sont un lieu de rendez-vous, de distraction et un concours dâĂ©lĂ©gance pour les dames. Le gotha de Cabourg aime sây rendre ; ainsi Ă proximitĂ© du Grand HĂŽtel de Cabourg, Marcel Proust et ses amis louent un fiacre qui les transporte jusquâau HĂŽme. Les crĂ©ateurs du champ de courses parient sur lâattrait de ces manifestations Ă©questres Ă la maniĂšre de Deauville. Câest une pĂ©riode faste et, au fil des annĂ©es, lâattrait de ces manifestations hippiques et de loisirs se confirme. En face de lâentrĂ©e, de nouvelles Ă©curies sont construites en dur. La Grande Guerre marque un coup dâarrĂȘt pour les courses mais, dĂšs la fin du conflit, le champ de courses revient Ă la vie sous lâimpulsion du gĂ©nĂ©ral Gossart, prĂ©sident dâune nouvelle sociĂ©tĂ©. Ce dernier possĂšde la villa le Manoir », au HĂŽme. Il est maire de Varaville de 1933 Ă 1937. La guerre dĂ©veloppe aussi lâindustrie aĂ©ronautique. Le 1er mai 1919, une liaison aĂ©rienne voit le jour entre Paris et Cabourg et un accord est conclu entre la sociĂ©tĂ© du Grand HĂŽtel et Casino » et la sociĂ©tĂ© aĂ©ronautique Farman. DĂ©but mai, les hangars Farman, acheminĂ©s en gare de Dives-sur-Mer, sont installĂ©s par les soldats du gĂ©nie Ă lâendroit rĂ©servĂ©, sur lâhippodrome, pour lâatterrissage des avions. Au mois dâaoĂ»t, les vacanciers peuvent ainsi, en surmontant le confort spartiate des fauteuils en osier, survoler la cĂŽte et se rendre en avion Ă Paris en moins de deux heures. En 1928, le champ de courses du HĂŽme dĂ©mĂ©nage au profit du golf et sâinstalle au Bas-Cabourg, au terme dâune aventure hippique de 57 ans. Longtemps aprĂšs, une partie des terrains de lâancien champ de courses serviront aussi aux bulbiculteurs de Varaville. N°12 â Le marais Les marais de nos jours collection privĂ©e. La basse vallĂ©e de la Dives abrite aujourdâhui 10 000 hectares de marais. Aux Ă©poques gauloise et romaine, la mer remonte jusquâĂ Troarn. Des paysans peuplent ses rives ; Ă Varaville ou Ă Dives-sur-Mer, ils produisent du sel sur des fourneaux. Dives-sur-Mer accueille sans doute un port Ă lâĂ©poque romaine. Puis, au cours du premier Moyen Ăge, la mer se retire peu Ă peu, laissant place Ă lâeau douce. Cette Ă©poque voit la formation de nos villages, dont Varaville. Leurs habitants apprennent Ă vivre au rythme de lâeau, des crues du fleuve et des marĂ©es. En 1022, Roger de Montgomery, un haut seigneur normand, fonde lâabbaye Saint-Martin de Troarn sur ses propres terres. En 1048, avec lâaccord de Guillaume, il y installe des bĂ©nĂ©dictins. Lâabbaye est en surplomb du marais ; sa dĂ©dicace a lieu en 1059. Ă partir de cette Ă©poque, les moines de Troarn exploitent de vastes Ă©tangs, des moulins, des pĂȘcheries, des roseliĂšres, des prairies Ă travers tout le marais, ainsi que des salines dans lâestuaire. Le port et le marchĂ© de Dives-sur-Mer, les foires de Troarn se dĂ©veloppent. Les moines-ingĂ©nieurs dĂ©ploient ici un extraordinaire savoir-faire. Ils tracent des chemins, jettent des ponts, amĂ©nagent en canaux navigables des bras dâeau naturels, Ă©lĂšvent des digues⊠Leur but nâest pas dâassĂ©cher le marais, mais dâen contrĂŽler lâeau. LâannĂ©e au marais se dĂ©compose en deux saisons de six mois, sĂ©parĂ©es par les Ă©quinoxes de printemps et dâautomne. De mars Ă septembre, on lĂšve les vannes et lâeau sâĂ©coule vers la mer. Le marais devient vert et on y mĂšne paĂźtre le bĂ©tail. De septembre Ă mars, les vannes sont baissĂ©es et lâeau revenue fertilise les prĂ©s et alimente Ă©tangs, pĂȘcheries et moulins. Les moines font alors grande provision dâanguilles pour les consommer toute lâannĂ©e. Ils Ă©lĂšvent aussi des cygnes. Cet Ă©quilibre sâest renversĂ© Ă la fin du Moyen Ăge, le recul de la mer, la sĂ©dimentation et les activitĂ©s humaines entraĂźnant le comblement graduel de lâestuaire et de la vallĂ©e. Au XVIIe siĂšcle disparaĂźt lâun des deux anciens bras de la Dives, en amont de Troarn, tandis que la Divette se rĂ©duit Ă un modeste cours dâeau. On sâefforce alors de coucher le marais en herbe pour lâĂ©levage bovin. Sous ordre du roi, des canaux de dessĂšchement sont creusĂ©s sur le modĂšle hollandais, puis les premiĂšres portes Ă flots sont mises en place au Bas-Cabourg. Peu Ă peu, lâestuaire lagunaire se couvre de prairies verdoyantes et les grandes fermes dâĂ©levage dâOsseville et du HĂŽme voient le jour. LĂ oĂč se rassemblaient les drakkars de Guillaume le ConquĂ©rant paissent dĂ©sormais moutons, vaches et bĆufs, sur dâimmenses herbages quadrillĂ©s de fossĂ©s en eau et de haies. Parfois, en pĂ©riode de crue, le marais se couvre dâeau et blanchit », retrouvant son aspect dâautrefois. Au bord du chemin de lâAnguille se trouve la tombe de monsieur Audry, ingĂ©nieur en chef des travaux maritimes du Havre, ancien Ă©lĂšve de lâĂ©cole des Ponts et ChaussĂ©es, qui le premier rĂ©ussit Ă drainer le marais au moyen dâun rĂ©seau de canaux. En 1803, il y est inhumĂ© Ă sa demande. Le marais est aujourdâhui sillonnĂ© par un dĂ©dale de chemins long de 35 kilomĂštres. Aulnes, saules, peupliers, aubĂ©pines, ormes, pruneliers bordent ses fossĂ©s, protĂšgent du vent, rĂ©gulent les eaux et fixent les berges. Lâeau des fossĂ©s permet lâirrigation des champs et lâabreuvage du bĂ©tail. Elle est gĂ©rĂ©e grĂące Ă un vannage, systĂšme de rĂ©gulation, passant par la Divette puis la Dives. Peupliers noirs et saules blancs hantent le paysage ce sont les trognes », arbres tĂȘtards appelĂ©s aussi tĂȘtus ». Les cavitĂ©s de leurs troncs sont des rĂ©servoirs de biodiversitĂ©. Ils ont fourni autrefois bois de chauffage ou osier pour la vannerie. La faune et la flore du marais sont exceptionnelles ; on y recense 167 espĂšces dâoiseaux sĂ©dentaires ou migrateurs dont la cigogne, 47 de mammifĂšres dont le ragondin, 557 dâinvertĂ©brĂ©s dont lâagrion de Mercure, 5 de reptiles dont la couleuvre Ă collier, 45 de poissons dont lâanguille, 14 dâamphibiens dont la grenouille verte, et enfin 840 espĂšces vĂ©gĂ©tales dont la nivĂ©ole dâĂ©tĂ©. Dans ce milieu remarquable et protĂ©gĂ© se cĂŽtoient aujourdâhui agriculteurs, pĂȘcheurs, chasseurs, randonneurs et naturalises. N°13 â La ferme du HĂŽme DâaprĂšs Jules Servette, le HĂŽme autrefois le Homme est au XIXe siĂšcle un petit hameau rĂ©unissant quelques maisons et surtout une grande ferme avec chapelle, Ă©tablies sur une sorte dâĂźle sĂ©parĂ©e de la plage par des dunes broussailleuses. Ce hameau dĂ©pend du bourg, paroisse de Varaville, fondĂ© au Moyen-Ăge au dĂ©bouchĂ© ouest de la chaussĂ©e romaine qui permet de franchir les marais de la Dives. La grande ferme du HĂŽme a probablement succĂ©dĂ© Ă un ancien manoir seigneurial. On trouve en effet mention en 1489 de lâachat dâune terre au Homme et au lieu-dit Suhomme par Robert Hugues Anzeray de la Hogue 1450-1518, Ă©cuyer et lieutenant gĂ©nĂ©ral du vicomte de Caen, Ă Raoul de Saffray 1460-1511, propriĂ©taire dâune grande partie de la seigneurie de Varaville. Le nouveau propriĂ©taire fait Ă©riger lĂ un manoir et devient ainsi le premier seigneur de Suhomme. Ă la demande des habitants qui ne peuvent se rendre lâhiver Ă lâĂ©glise du bourg en raison de lâimpraticabilitĂ© des chemins inondĂ©s, il fait Ă©difier une petite chapelle sous le patronage de Saint-Christophe, qui sera dĂ©truite en 1789. Face au prĂ© dit de la chapelle », on retrouve les vestiges de son implantation enchĂąssĂ©e dans lâangle du pignon sud du bĂątiment du XVIe siĂšcle. La ferme actuelle conserve, dans une niche, une rĂ©plique du saint, sous lâinvocation duquel est Ă©galement placĂ©e la nouvelle chapelle du HĂŽme en 1879. La ferme actuelle sâorganise autour dâune vaste cour carrĂ©e de 80 mĂštres de cĂŽtĂ©. Lâhabitation principale est coiffĂ©e dâun clocheton qui a servi autrefois Ă sonner lâangĂ©lus pour les ouvriers agricoles, au travail dans les herbages. Il vient dâĂȘtre restaurĂ© Ă lâidentique le 17 septembre 2018. La cloche de 1880, baptisĂ©e Amandine Augustine », du nom de la propriĂ©taire madame Commeint veuve Philippe Dugrais, sây trouve encore. La partie conservĂ©e la plus ancienne de la ferme, remontant au XVIe siĂšcle, correspond Ă lâangle du fond de la cour ainsi quâĂ la petite maison dâhabitation du fermier. On accĂšde Ă la cour depuis la route par deux belles portes cintrĂ©es en pierre de taille, construites Ă la mĂȘme Ă©poque que la maison dâhabitation dont la façade est datĂ©e de 1738. Ă cette Ă©poque, la ferme appartient encore aux descendants directs de Robert de la Hogue Catherine Moisant de Brieux et AndrĂ© de Costard de Bursard. En 1736, lors de la vente Ă Gabriel Le Roy dâHautemare, leur domaine comprend la terre et la ferme du Homme et de Suhomme, avec les dunes et les dunettes qui sâĂ©tendent jusquâĂ la mer. Ils sont les derniers hĂ©ritiers de la seigneurie de Suhomme. Plus personne aprĂšs eux ne portera ce titre. En 1808, lors de la vente du domaine par les demoiselles Le Roy dâHautemare, la propriĂ©tĂ© sâĂ©tend sur environ 188 hectares, dont 153 de dunes, et ne comporte plus la terre de Suhomme. En 1864, elle est revendue sur 220 hectares par le marquis Marc de Saint-Pierre Ă Jacques MalhĂ©nĂ©. De part et dâautre de lâentrĂ©e, un chasse-roue » protĂšge lâembrasure de la porte des chocs causĂ©s par les roues des charrettes, cerclĂ©es de fer. La grange-Ă©table formant lâaile ouest date quant Ă elle du XVIIe siĂšcle, et celle situĂ©e au sud de 1851. Des fouilles ont mis Ă jour un pressoir dans son retour. Les meurtriĂšres » percĂ©es dans ses murs sont en rĂ©alitĂ© des trous dâaĂ©ration pour les animaux. On dĂ©nombre en outre 41 boulins ou trous de colombier, servant de nids aux pigeons, ce qui indique, dans la tradition normande, que la ferme a alors rĂ©gnĂ© sur un domaine de 20,5 hectares de marais. On relĂšve la prĂ©sence dâos de mouton insĂ©rĂ©s dans lâĂ©paisseur des murs pignon sud des XVIe et XIXe siĂšcles. Imputrescibles, contrairement au bois, ils ont autrefois servi Ă consolider et assĂ©cher les pierres, et ont supportĂ© une vigne courant sur toute la façade. Entre les bĂątiments du XVIe et du XVIIIe siĂšcles, un passage comporte six niches dont la fonction nâest pas connue ; on peut supposer quâelles ont abritĂ© des petites statues ou des objets en rapport avec la vie agricole. Le cadastre de 1826 montre des bĂątiments aujourdâhui disparus des granges fermant la cour carrĂ©e et un bĂątiment sur le chemin des marais. Tout prĂšs de la ferme, le long du chemin des marais, subsiste un blockhaus intact qui a servi de N°14 â Les dĂ©portĂ©s-rĂ©sistants De droite Ă gauche, Victor Laveille, Paul et Albert Marion collection privĂ©e. 1 â Albert Marion 1907-1988 Avec son frĂšre Paul, il fait partie du rĂ©seau ZĂ©ro-France. IngĂ©nieur au cadastre Ă Caen, il renseigne les AlliĂ©s sur le mur de lâAtlantique. Le 12 avril 1944, Albert Marion est arrĂȘtĂ© lors dâune rafle qui dĂ©mantĂšle le rĂ©seau. Il est dĂ©portĂ© le 4 juin Ă Neuengamme, puis transfĂ©rĂ© Ă Falkensee, kommando de Sachsenhausen. Câest un dĂ©tachement issu du camp de Klinker qui sert de main-dâĆuvre dans les usines dâarmement Demag » pour la fabrication dâobus et de chars lourds. Ă lâapproche de lâArmĂ©e rouge, les dĂ©portĂ©s nĂ©gocient la libĂ©ration du camp avec le commandement allemand. Le 24 avril 1945, le camp est abandonnĂ© puis libĂ©rĂ© par les SoviĂ©tiques deux jours plus tard. 2 â Paul Marion dit LĂ©o » 1919-2004 En juin 1939, engagĂ© dans lâArmĂ©e de lâair, il est affectĂ© Ă lâĂ©cole dâaviation de Rochefort. ĂvacuĂš le 10 juin il incorpore le mouvement Jeunesse et Montagne ». DĂ©mobilisĂ© en juillet 1941, il se fait embaucher comme agent auxiliaire du cadastre et magasinier dans lâentreprise chargĂ©e de la construction de la batterie de Merville. Il accomplit, pour son frĂšre Albert, ses premiĂšres missions de renseignement au sein du rĂ©seau ZĂ©ro-France. En mai 1943, requis par le STO, il se rĂ©fugie dans la Creuse chez des amis. En aoĂ»t, Ă 23 ans, il intĂšgre le maquis de la Souterraine et rejoint une Ă©cole clandestine des FTPF » destinĂ©e Ă former des chefs de maquis. En octobre, sous le pseudonyme de LĂ©o », il devient chef du dĂ©tachement Gardette » Ă ClaviĂ©ras. Son groupe rĂ©ceptionne lâun des premiers parachutages dâarmes destinĂ©s aux FTPF de Dordogne et sâillustre en dĂ©truisant des dizaines de locomotives, en sabotant des voies ferrĂ©es, des dĂ©pĂŽts de chemin de fer ou des usines rĂ©quisitionnĂ©es par lâoccupant. Fin janvier 1944, il est nommĂ© responsable militaire rĂ©gional des FTPF pour toute la Dordogne. Le 22 fĂ©vrier, il est arrĂȘtĂ© Ă Lesparat lors dâun contrĂŽle de la Gestapo qui prĂ©cĂšde un convoi de SS, puis internĂ© Ă la prison de PĂ©rigueux dâoĂč il est ensuite transfĂ©rĂ©, le 30 mars, au camp de CompiĂšgne-Royallieu. DĂ©portĂ© le 6 avril 1944 vers Mauthausen, il est affectĂ© au kommando de Melk, sous le matricule KLM 62761 ». Il y travaille Ă la construction dâune usine souterraine. EvacuĂ©s au camp dâ Ebensee, au Tyrol, il est libĂ©rĂ© par les AmĂ©ricains le 5 mai 1945. Il revient en France, avec sept de ses camarades rescapĂ©s, dans une voiture dâĂtat-major dĂ©robĂ©e Ă la Wehrmacht. 3 â Victor Laveille dit Jojo » 1924-2002 En 1941, Ă 16 ans, Joseph Danlos, rĂ©sistant Ă Merville, le fait entrer au sein du rĂ©seau ZĂ©ro-France. En 1943, son ami Paul Marion le convainc dâintĂ©grer avec quatre autres jeunes, dont RenĂ©e Tisselli, son rĂ©seau de FTPF en Dordogne. Il y rejoint le groupe Gardette » sous le pseudonyme de Jojo ». Sous les ordres du commandant Duthil, il prend part Ă de nombreuses actions de combat et de sabotage. Le 4 mars 1944, au lieu dit le Capelot, Ă Sainte-Marie-de-Chigniac, son groupe monte une embuscade pour intercepter une voiture de miliciens et un convoi de dĂ©portĂ©s juifs. Mais alors que personne ne lâattend, un autre convoi, de la Division Brehmer, unitĂ© spĂ©cialisĂ©e dans la lutte contre les maquis, se prĂ©sente en provenance de PĂ©rigueux. RepĂ©rĂ©s, les FTPF ouvrent le feu tandis que les Allemands sautent des camions et entament leur chasse Ă lâhomme. Victor est capturĂ© et conduit Ă la prison de PĂ©rigueux pour y ĂȘtre interrogĂ© et torturĂ©, puis internĂ© Ă Limoges oĂč il y retrouve Paul Marion, quâil feint de ne pas connaĂźtre. TransfĂ©rĂ© au camp de Royallieu, Ă CompiĂšgne, il est dĂ©portĂ© le 4 avril 1944 vers Mauthausen oĂč il reçoit le matricule KLM 62661 ». Le 24 juillet 1944, Victor est affectĂ© au kommando dâ Ebensee oĂč il creuse des tunnels pour les usines dâarmement, jusquâĂ sa libĂ©ration par les AmĂ©ricains le 6 mai 1945 RenĂ©e Tisselli collection privĂ©e. 4 â RenĂ©e Tisselli 1921-2020 AprĂšs lâappel du 18 juin 1940, elle retranscrit les informations transmises Ă la BBC et les diffuse sous forme de tracts. En dĂ©cembre 1943, Paul Marion la recrute. RenĂ©e est affectĂ©e au service des liaisons et renseignements. Parcourant la Dordogne Ă vĂ©lo, elle transmet des consignes verbales aux maquis. Le 21 fĂ©vrier 1944, elle est arrĂȘtĂ©e dans son appartement lors dâun Ă©change de documents avec le responsable militaire interrĂ©gional. AprĂšs un violent interrogatoire, elle est incarcĂ©rĂ©e Ă la prison du champ de foire de Limoges, puis dĂ©portĂ©e le 18 avril Ă RavensbrĂŒck oĂč elle reçoit le matricule 50817 ». Sous les coups et les injures, douze heures par jour, les dĂ©portĂ©s doivent y assainir un marais, Ă la pelle et Ă la pioche. Le 4 juin, elle est transfĂ©rĂ©e au kommando de femmes dâHolleischen oĂč elle travaille pour lâusine de munitions Skoda. Le 3 mai 1945, le camp est libĂ©rĂ© par des partisans tchĂšques et polonais, puis RenĂ©e est rapatriĂ©e le 20 mai par lâarmĂ©e amĂ©ricaine. N°15 â Le poste de secours âLe ConquĂ©rantâ La flotte de plus dâun millier de grands navires, sans doute deux ou trois mille embarcations en tout, est rassemblĂ©e Ă travers tout lâancien estuaire de la Dives, qui forme une immense rade naturelle longue de cinq kilomĂštres et large de trois kilomĂštres, entre Cabourg Ă lâouest, Dives-sur-Mer Ă lâest, et PĂ©riers-en-Auge et Varaville au sud. Des dizaines dâembarcations se sont alignĂ©es, Ă Varaville, entre la vieille chaussĂ©e romaine et les dunes, sur les berges de la Dives et de la Divette. Ă cette Ă©poque, la mer entre profondĂ©ment dans lâestuaire et baigne la chaussĂ©e Ă marĂ©e haute. Au sud sâĂ©tendent les marĂ©cages ; la terre ferme ne dĂ©passe pas, en rive gauche, le lieu-dit la Cour de la Maison ». Les dunes, dĂ©sertes, sont accessibles Ă marĂ©e basse et lâon circule en barques dans le marais de lâestuaire. Cet immense rassemblement prend fin le 12 septembre 1066, peu avant lâaube, avec lâappareillage de la flotte pour Saint-ValĂ©ry-sur-Somme. Le duc de Normandie se prĂ©pare ainsi Ă rentrer dans lâHistoire⊠De nouveau sâensuit une longue attente de vents favorables. Le 28 septembre, Guillaume apprend le dĂ©barquement de son rival le roi de NorvĂšge Harald Hardrada, en Yorkshire, au nord de lâAngleterre. Il dĂ©cide de reprendre la mer en fin dâaprĂšs-midi afin de profiter du fait que lâarmĂ©e dâHarold Godwinson est aux prises avec les NorvĂ©giens. PortĂ© par le courant de jusant, la flotte normande atteint enfin la baie de Pevensey, dans le Sussex, Ă lâaube de la Saint-Michel, le 29 septembre 1066. Guillaume et ses barons dĂ©barquent sans rencontrer de rĂ©sistance et marchent vers lâarmĂ©e dâHarold, regroupĂ©e Ă Hastings. La bataille qui sâensuit le 14 octobre le consacre vainqueur de lâune des plus audacieuses expĂ©ditions de lâHistoire. Le 25 dĂ©cembre 1066, Guillaume de Normandie est sacrĂ© roi dâAngleterre dans lâabbaye de Westminster. N°16 â LâĂ©glise Saint-Germain Vers 1210, pour le salut de son Ăąme, Robert de Beaufou donne lâĂ©glise Saint-Germain de Varaville aux moines de Saint-Martin de Troarn. Cette dĂ©dicace est certainement trĂšs ancienne. En Normandie, tout comme lâinvocation Ă Saint-Martin, elle indique gĂ©nĂ©ralement une fondation du haut Moyen Ăge et tĂ©moigne de lâanciennetĂ© du village et de la paroisse de Varaville, sans doute bien antĂ©rieurs Ă lâan mil. Bien que loin de pouvoir rivaliser avec sa riche aĂźnĂ©e de Merville, lâĂ©glise de Varaville conserve quelques trĂ©sors son chĆur du XIIIe siĂšcle de style gothique, sa tour centrale en bĂątiĂšre, probablement du XVe siĂšcle, une magnifique Vierge Ă lâEnfant du XIVe siĂšcle, un grand christ en bois au regard douloureux tournĂ© vers le ciel et des fonts baptismaux Ă godrons du XVIIe siĂšcle. En novembre 1932, en dĂ©plaçant lâautel vermoulu dâune chapelle dĂ©diĂ©e Ă Saint-Marcouf, abattue en 1733 lors de la rĂ©fection de la nef de lâĂ©glise, on dĂ©couvre une excavation sous le tombeau de lâautel. Des plĂątras et de la terre, on exhume des statues dâune rĂ©elle beautĂ© qui, bien quâelles aient Ă©tĂ© brisĂ©es par les Huguenots lors des guerres de religion, ont traversĂ© les siĂšcles jusquâĂ nous â Une Vierge couronnĂ©e et souriante tenant Ă la main trois roses, avec le hanchement et le plissement droit caractĂ©ristiques du XIVe siĂšcle ; elle est intacte mais lâEnfant manque. LâabbĂ© Ătienne fait alors appel au sculpteur caennais Henri-Joseph Bouet qui restitue le sujet manquant. La statue, en pierre, est haute de 120 centimĂštres. Elle reprend sa place dans une chapelle du transept ; â Une statue en pierre de Saint-Germain, abbĂ© mitrĂ©, replacĂ©e en face de la Vierge sur lâautel, haute de 130 centimĂštres ; â Une statue en pierre de Saint-Marcouf, enfant de Bayeux, haute de 1 mĂštre ; â Une statue en bois de Saint-Augustin, Ă©vĂȘque, du XVIIe siĂšcle, haute de 160 centimĂštres, don dâune famille varavillaise qui lâavait reçue en hĂ©ritage. En 1944, les bombardements alliĂ©s dĂ©truisent la nef de lâĂ©glise Saint-Germain et les Allemands font sauter le clocher avant de partir. Une cloche, fondue et installĂ©e en 1816 dans le vieux clocher, est retrouvĂ©e parmi les dĂ©combres et rapportĂ©e au HĂŽme afin dâĂȘtre hissĂ©e dans le nouveau clocher de la chapelle Saint-Joseph. Le chĆur du XIIIe siĂšcle nâa pas conservĂ© sa voĂ»te dâorigine mais deux murs intacts en subsistent, tandis quâun troisiĂšme est ouvert en 1944 par une large brĂšche sur toute sa hauteur. On le couvre aprĂšs-guerre dâune toiture en tĂŽle et la brĂšche est provisoirement masquĂ©e par une palissade. LâĂ©glise devant ĂȘtre reconstruite entiĂšrement, le projet de Simon Vermont sera retenu en 1951. Entre-temps, en 1949, lâĂ©vĂȘque Monseigneur Picaut bĂ©nit la cloche neuve de la future Ă©glise qui, en attendant lâachĂšvement du chantier de reconstruction, est installĂ©e dans un campanile, Ă lâentrĂ©e du cimetiĂšre. Au terme dâune longue attente, le 26 juillet 1963, la nouvelle Ă©glise de Varaville est enfin consacrĂ©e. Deux cloches neuves, fondues Ă Villedieu-les-PoĂȘles et baptisĂ©es NoĂ«lle-Brigitte-Marie-Jeanne-Lucienne et Louise-Suzanne-Laurence-ThĂ©rĂšse, rejoignent celle dĂ©jĂ bĂ©nie en 1949. LâabbĂ© Ătienne, qui se dĂ©sole de la destruction de la statue de la Vierge, brisĂ©e en quatorze morceaux, a la joie de la voir regagner sa place le jour de la dĂ©dicace, aprĂšs sa restauration complĂšte par un sculpteur espagnol. Ă ce jour, on retrouve dans lâĂ©glise Saint-Germain le grand Christ en bois dominant lâautel, les fonts baptismaux et surtout la belle Vierge Ă lâEnfant du XIVe siĂšcle, tous trois rescapĂ©s de la guerre. Le chĆur conserve lâĂ©pitaphe de Jacques de Saffray, seigneur de Varaville. RedĂ©couverte en 1895 aprĂšs de longs siĂšcles, cachĂ©e sous une boiserie, elle est descellĂ©e lors de la destruction de lâĂ©glise en 1944 et replacĂ©e sur le mur nord. N°17 â La naissance de Varaville Des vestiges de salines gauloises ont Ă©tĂ©s mis au jour Ă Varaville, tĂ©moignant de lâanciennetĂ© de son peuplement. Au dĂ©but de notre Ăšre, les lĂ©gionnaires romains crĂ©ent une route droite et surĂ©levĂ©e permettant de franchir le marais, entre Varaville et PĂ©riers-en-Auge. Longue de quatre kilomĂštres, elle offre lâaspect dâune haute digue de pierre, reliĂ©e aux ponts de la Divette et de la Dives. Jusquâalors, on ne peut franchir cet espace que trĂšs en amont, Ă hauteur de FrĂ©nouville. DĂ©sormais, la Dives devient franchissable en aval du port de Dives-sur-Mer, oĂč un autre passage, dĂ» peut-ĂȘtre lui aussi aux Romains, existe certainement au haut Moyen Ăge. En aval de la chaussĂ©e de Varaville, lâestuaire forme une vaste lagune protĂ©gĂ©e de la mer par un cordon de dunes. La mer, Ă chaque marĂ©e, sây engouffre et vient baigner le pied de la chaussĂ©e qui lâempĂȘche de remonter dans les terres. Les habitants de Varaville cultivent alors des terres situĂ©es de lâautre cĂŽtĂ©, au sud. Au nord sâĂ©tendent les grĂšves et les petites Ăźles ou hogues », sur lesquelles ils produisent du sel au printemps et mĂšnent leurs troupeaux de moutons. Le village, dotĂ© dâune Ă©glise dĂ©diĂ©e Ă saint-Germain, se dĂ©veloppe au cours du haut Moyen Ăge, non loin de la petite agglomĂ©ration portuaire de Dives-sur-Mer. Ă partir des annĂ©es 860, de grandes armĂ©es de vikings venues dâAngleterre lancent des raids dans la basse Seine et alentour. Ils en viennent rapidement Ă hiverner sur place, sur des Ăźles de la Seine ou dans de petits ports, depuis lesquels ils partent, en bateau ou Ă cheval, piller villes, abbayes et Ă©glises. Il est fait mention Ă plusieurs reprises de la prĂ©sence de bandes vikings dans lâestuaire de la Dives entre 860 et 911. De leur base, sans doute situĂ©e prĂšs de Dives-sur-Mer ou de Varaville, ils partent en expĂ©dition vers Chartres ou Paris. On ignore quelles relations ils entretiennent avec les locaux violentes ou amicales ? En 911, par le traitĂ© de Saint-Clair-sur-Epte, les vikings de la Seine reçoivent le droit de sâĂ©tablir en Haute-Normandie, autour de Rouen. En 924, grĂące Ă son ralliement Ă Raoul, nouveau roi des Francs, Rollon adjoint Ă son domaine les diocĂšses de Bayeux et du Mans. La basse Dives et Varaville entrent officiellement dans le domaine des premiers ducs de Normandie. En 1066, deux seigneurs de Varaville, les frĂšres Raoul et Guillaume de Beaufou, prennent part Ă la conquĂȘte de lâAngleterre. Leur hĂ©ritier, Robert II de Beaufou, apparaĂźt parmi les vassaux du comte dâĂvreux, Ă qui appartient la haute autoritĂ© sur Varaville, symbolisĂ©e par le chĂąteau Ă motte qui se dresse Ă lâentrĂ©e ouest du bourg. Vers 1096, dans une charte, Guillaume, comte dâĂvreux, fait don du fief de lâĂ©glise de Varaville et du fief salinier Ă lâabbaye de Troarn, au dĂ©triment de son vassal. Robert II de Beaufou, seigneur de Varaville, conserve nĂ©anmoins une grande partie du territoire. Plusieurs fois contestĂ©s par ses descendants, un procĂšs confirmera en 1289 les droits de lâabbaye au dĂ©triment de Guillaume de Boutevillain, son arriĂšre-petit-fils. Au cours du XIIe siĂšcle, Robert de Beaufou marie sa fille au chevalier Hugues de Boutevillain. Elle reçoit en dot le reliquat du fief des Beaufou Ă Varaville. En 1220, ils fondent une lĂ©proserie avec une chapelle. Les paysans de Varaville sâactivent, Ă cette Ă©poque, Ă creuser des canaux et des digues autour de la chaussĂ©e, de sorte Ă gagner des terres sur la mer, au nord. Ils cultivent les grĂšves et y Ă©lĂšvent des moutons ; au printemps, ils y produisent du sel. Ce sont aussi des pĂȘcheurs de poissons et de coquillages, ainsi que des chasseurs, dâoiseaux en particulier hĂ©rons, butors, canards quâils capturent Ă lâaide de filets. En 1372, les Anglais menacent la Normandie et le vieux chĂąteau de Varaville est restaurĂ© afin de dĂ©fendre la chaussĂ©e. Toutefois, les Anglais sâemparent de la province en 1417 et les Saffray, hĂ©ritiers des Boutevillain, doivent sâexiler en 1422. Henri V dâAngleterre confisque leur fief pour le cĂ©der Ă son Ă©cuyer et trĂ©sorier, Guillaume Alyngton. En 1453, au terme de la guerre de Cent Ans, le sieur de Saffray se voit restituer son fief par Charles VII et y reconstruit une rĂ©sidence au goĂ»t du jour qui abritera sa descendance jusquâen 1907. Lors des guerres de religion, Jacques de Saffray 1542-1602 prend part aux batailles de Dreux et dâArques, avant dâĂȘtre inhumĂ© en 1594 dans le chĆur de lâĂ©glise Saint-Germain de Varaville oĂč son Ă©pitaphe est gravĂ©e sur une stĂšle. LâĂ©pitaphe de Jacques de Saffray. N°18 â Le chĂąteau et le haras de Varaville Le chĂąteau de Varaville avant son incendie collection privĂ©e. PĂRIODE ANCIENNE Au XIIe siĂšcle, Robert de Beaufou, lâun des principaux seigneurs de la rĂ©gion, marie sa fille au chevalier Hugues de Boutevillain qui reçoit en dot le reliquat du fief de Varaville. Les Boutevillain construisent un chĂąteau fĂ©odal Ă lâentrĂ©e du bourg et au sortir de la grande forĂȘt dont subsiste aujourdâhui le bois de Bavent. En 1220, une lĂ©proserie avec chapelle est fondĂ©e Ă lâemplacement des plus anciens bĂątiments du haras actuel. Une demoiselle Boutevillain, hĂ©ritiĂšre du fief de Varaville, Ă©pouse plus tard le sieur de Saffray, dont la famille sâexile en 1422 plutĂŽt que de rendre hommage au roi dâAngleterre. Ses biens sont alors confisquĂ©s par Henri V dâAngleterre et cĂ©dĂ©s par celui-ci Ă son Ă©cuyer et trĂ©sorier pour la Normandie, Guillaume Alyngton. De retour dâexil aprĂšs le dĂ©part des Anglais, le sieur de Saffray construit un nouveau chĂąteau plus confortable. Lâun de ses descendants, Jacques de Saffray, se distingue lors des batailles de Dreux 1562 et dâArques 1589. Ă sa mort, en 1594, il est inhumĂ© dans le chĆur de lâĂ©glise de Varaville oĂč une stĂšle porte son Ă©pitaphe. Charles-Marie de Cauvigny 1841-1907 est le dernier propriĂ©taire-exploitant du lignage qui aura vĂ©cu au chĂąteau de Varaville pendant huit siĂšcles. PĂRIODE HOBSON Au lendemain de la PremiĂšre Guerre mondiale, ClĂ©ment Hobson devient le propriĂ©taire du domaine. Il y crĂ©e un haras oĂč il dĂ©veloppe avec succĂšs lâĂ©levage de chevaux de course. Il amĂ©nage un jardin Ă la française dotĂ© dâune superbe allĂ©e transformĂ©e en roseraie, servant dâaccĂšs Ă la demeure, et construit les communs de style normand ainsi que le superbe pavillon appelĂ© aussi manoir servant dâentrĂ©e secondaire. Rendu presque aveugle Ă la suite dâun accident, il est contraint de cesser ses activitĂ©s et sâinstalle Ă demeure au chĂąteau. Dans la nuit du 29 novembre 1934, alors quâil venait de passer la soirĂ©e en compagnie de lâabbĂ© Ătienne, curĂ© de Varaville, un incendie se dĂ©clare au chĂąteau Ă cause dâune bĂ»che tombĂ©e de la cheminĂ©e. AttisĂ© par les 1 000 litres dâeau-de-vie entreposĂ©s dans la cave, le sinistre prend des proportions effrayantes. Si ClĂ©ment Hobson et sa dame de compagnie, mademoiselle Morgenthaler, sont indemnes, du chĂąteau il ne reste que les murs. Les riches collections dâĆuvres dâart, les meubles et une bibliothĂšque trĂšs rare sont anĂ©antis. LA SECONDE GUERRE MONDIALE Le 6 juin 1944, les Allemands occupent le haras et y installe un canon. Un ensemble de bunkers et de tranchĂ©es y est construit. Leur reddition se fait au prix de combats meurtriers contre les parachutistes canadiens. JusquâĂ la libĂ©ration dĂ©finitive le 18 aoĂ»t 1944, les bombardements occasionnent dâĂ©normes dĂ©gĂąts sur les bĂątiments des Ă©curies et du manoir. PĂRIODE VAN ZUYLEN En 1964, le baron Thierry Van Zuylen achĂšte la propriĂ©tĂ© afin dây Ă©lever des purs-sangs. Le domaine est alors constituĂ© de bĂątiments dâĂąges et de styles diffĂ©rents granges et pressoir du XVIIIe siĂšcle, Ă©curies, petit manĂšge, maisons du rĂ©gisseur et des employĂ©s, manoir de style normand et ruines du chĂąteau. En 1966, il confie le projet dâune nouvelle rĂ©sidence dâĂ©tĂ© Ă lâarchitecte amĂ©ricain Peter Harnden. RĂ©alisĂ©e en 1968, la maison dâhabitation, inspirĂ©e des villas californiennes, comprend deux ailes pour les enfants et les domestiques, une cour et des garages. Une partie des toitures est vĂ©gĂ©talisĂ©e tandis que les grandes baies de la maison ouvrent sur les jardins que la baronne Gabrielle a fait rĂ©aliser par le paysagiste Russel Page. La maison est au centre dâun Ă©crin verdoyant constituĂ© de massifs de vivaces autour dâune grande pelouse centrale. Une magnifique allĂ©e de cerisiers relie le manoir Ă la maison. On comptait par centaines les rosiers icebergs plantĂ©s dans ces splendides jardins. N°19 â La deuxiĂšme bataille de Varaville En 1057, dĂ©sirant reprendre possession du duchĂ© de Normandie, le roi de France Henri Ier sâallie Ă Geoffroy Martel, comte dâAnjou contre Guillaume le BĂątard. Par surprise, leur armĂ©e pĂ©nĂštre en Normandie, depuis Alençon. En fĂ©vrier, elle sâempare dâExmes et brĂ»le les villes et les bourgs vers Saint-Pierre-sur-Dives, puis dĂ©passe Caen et atteint la Seulles sur la route de Bayeux. De lĂ , elle bifurque alors vers lâest, en direction de Rouen, afin dâemprunter la vieille chaussĂ©e romaine de Varaville. Depuis sa place forte de Falaise, Guillaume ne manifeste jusque-lĂ aucune opposition et se borne Ă renforcer ses chĂąteaux en laissant lâenvahisseur sâavancer dans ses terres. Puis, le 22 mars, informĂ© par ses Ă©claireurs, il les attend avec 700 hommes dâarmes, cachĂ©s dans les bois de Bavent. LâarmĂ©e franco-angevine sâengage alors sur la chaussĂ©e de Varaville, Ă marĂ©e haute, lorsque la mer vient battre ses pieds. Sur lâĂ©troit passage, elle forme une longue file encombrĂ©e de chariots et de butin. Pendant que lâarmĂ©e royale avance, Guillaume divise son armĂ©e en deux. Une troupe de cavaliers est envoyĂ©e au sud pour traverser les marais par un guĂ© Ă Robehomme, puis remonter au nord pour prendre la colonne française de flanc. Guillaume lance alors ses troupes et charge lâarriĂšre-garde commandĂ©e par le comte du Berry, sous une pluie de flĂšches tirĂ©es par des archers invisibles. Câest lâhĂ©catombe les chevaux sâemballent et piĂ©tinent tout sur leur passage, bousculant les troupes engagĂ©es sur la chaussĂ©e qui tombent Ă lâeau et se noient. Le roi Henri, en tĂȘte de la colonne, a dĂ©jĂ gagnĂ© lâautre rive lorsquâil dĂ©couvre, impuissant, la charge des Normands, depuis la rive opposĂ©e. La mer est haute, lâeau sâengouffre sous le pont de bois qui enjambe la Dives devant la Croix-Kerpin, Ă PĂ©riers-en-Auge. PressĂ©e par lâarriĂšre-garde, lâarmĂ©e royale se prĂ©cipite vers le pont qui sâeffondre sous le poids des hommes, des chevaux et des chariots, entraĂźnĂ©s dans les flots. Ceux qui nâont pu franchir le pont sont noyĂ©s, tuĂ©s ou faits prisonniers. Français et Angevins, en dĂ©route, ne peuvent riposter et le comte du Berry succombe câest un vĂ©ritable dĂ©sastre ! Impuissant, le roi endure une cuisante dĂ©faite qui sonne le glas de ses ambitions normandes⊠En 1059, Henri Ier signe la paix avec Guillaume et lui cĂšde le chĂąteau de TilliĂšres-sur-Avre, dans lâEure. Il sâĂ©teint en aoĂ»t 1060. Ă la mort de son beau-frĂšre, Baudoin V de Flandre, oncle de Guillaume par son mariage avec AdĂšle de France, se voit confier la rĂ©gence du royaume en lâattente de la majoritĂ© de Philippe Ier, jeune hĂ©ritier de la couronne. Quant Ă Geoffroy Martel, il se fait moine et son successeur, Geoffroy le Barbu, renonce dĂ©finitivement Ă ses vues sur la Normandie. Ă partir de la victoire de Varaville, la Normandie sâĂ©mancipe de la tutelle du roi de France qui nâest dĂ©sormais plus une menace sĂ©rieuse ; Guillaume peut dĂšs lors consolider son pouvoir et envisager dâautres conquĂȘtes. Neuf ans plus tard, ce sera celle de la couronne de lâAngleterre. commission histoire et patrimoine PrĂ©sident Jean-Luc Pouille Consultant histoire Vincent Carpentier Christian Camart Vianney Klein Raymond Larrey Line MonchĂątre Dominique Plombin Brigitte Ponthieu Jean-François Poussin
AuGré du Temps. 234 likes. Armand Dubois reçoit des invités à l'émission Au Gré du Temps diffusée à l'antenne de Radio Ville-Marie
Je vous présente Black and White. En abrégé, elle a encore beaucoup de surnoms remplis de l'avons trouvée dans notre jardin et aprÚs y avoir passé un hiver rigoureux, elle a daigné venir vivre prÚs de nous ne sommes pas encore entiÚrement acceptées, seulement tolérées.